19 novembre 2018

Les gilets jaunes seront-ils supplantés par les gilets noirs ?


Ce qui me frappe, après ce week-end de protestation des gilets jaunes, c’est le nombre de blessés (sans oublier la mort d’une manifestante en Savoie) recensés sur les différents points de barrage ou de blocage. Plus de 400 ! Certains le sont gravement, d’autres plus légèrement. S’y ajoutent les membres des forces de police et de gendarmerie, percutés par des automobilistes irascibles ou atteints par des projectiles.

Ces accidents sont dus à la volonté de certains organisateurs de ne pas déclarer les lieux et heures des blocages afin d’anticiper tout empêchement de la part des forces de l’ordre. Il apparaît que cette forme d’amateurisme a eu des conséquences fâcheuses. Partout où les déclarations préalables à l’occupation du domaine public ont été déposées, les policiers et gendarmes, loin de gêner qui que ce soit ont surtout veillé à ce que ni les protestataires, ni les usagers de la route, ne pètent les plombs. Etant moi-même pris dans un blocage, il m’a fallu faire preuve de patience mais la présence d’une connaissance parmi les personnes actives a permis à la file de voitures de continuer son chemin.

Si, comme il a été annoncé, les gilets jaunes manifestent samedi prochain à Paris, il leur faudra évidemment informer la préfecture de police, détailler leur parcours, solliciter un encadrement des forces de l’ordre et obtenir l'autorisation d'occuper la voie publique. Dans un pays de droit, certaines règles s'imposent à tous. S’ils souhaitent remonter le boulevard Saint-Honoré, par exemple, je doute que satisfaction leur soit donnée. En tout état de cause, les commerçants jalonnant  le parcours devront baisser leur rideau suffisamment tôt pour éviter la casse qui ne va pas manquer de se produire. Gageons que les black blocs seront de la partie et qu’ils sauront, comme d’habitude, se mêler discrètement aux manifestants avant de casser du flic et du fric (les banques). Les membres de ces commandos en ont dans le gilet…noir, ce sera un moyen de trier le bon grain de l’ivraie.

Le gouvernement, dont les membres restent droit dans leur botte, doivent s’attendre à faire face à un grand mécontentement. Ce dernier sera visible, audible, peut-être répétitif mais, dans la mesure où Edouard Philippe a adressé une fin de non recevoir au responsable de la CFDT, Laurent Berger, prêt à jouer les monsieur bons offices, il ne faudra pas être surpris si Jupiter prend la foudre. De lui et de lui seul, dépend la suite des événements.

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