Ce qui me frappe, après ce
week-end de protestation des gilets jaunes, c’est le nombre de blessés (sans
oublier la mort d’une manifestante en Savoie) recensés sur les différents
points de barrage ou de blocage. Plus de 400 ! Certains le sont gravement,
d’autres plus légèrement. S’y ajoutent les membres des forces de police et de
gendarmerie, percutés par des automobilistes irascibles ou atteints par des
projectiles.
Ces accidents sont dus à la
volonté de certains organisateurs de ne pas déclarer les lieux et heures des
blocages afin d’anticiper tout empêchement de la part des forces de l’ordre. Il
apparaît que cette forme d’amateurisme a eu des conséquences fâcheuses. Partout
où les déclarations préalables à l’occupation du domaine public ont été déposées,
les policiers et gendarmes, loin de gêner qui que ce soit ont surtout veillé à
ce que ni les protestataires, ni les usagers de la route, ne pètent les plombs.
Etant moi-même pris dans un blocage, il m’a fallu faire preuve de patience mais
la présence d’une connaissance parmi les personnes actives a permis à la file
de voitures de continuer son chemin.
Si, comme il a été annoncé,
les gilets jaunes manifestent samedi prochain à Paris, il leur faudra évidemment
informer la préfecture de police, détailler leur parcours, solliciter un
encadrement des forces de l’ordre et obtenir l'autorisation d'occuper la voie publique. Dans un pays de droit, certaines règles s'imposent à tous. S’ils souhaitent remonter le boulevard
Saint-Honoré, par exemple, je doute que satisfaction leur soit donnée. En tout état de
cause, les commerçants jalonnant
le parcours devront baisser leur rideau suffisamment tôt pour éviter la
casse qui ne va pas manquer de se produire. Gageons que les black blocs seront
de la partie et qu’ils sauront, comme d’habitude, se mêler discrètement aux
manifestants avant de casser du flic et du fric (les banques). Les membres de
ces commandos en ont dans le gilet…noir, ce sera un moyen de trier le bon grain
de l’ivraie.
Le gouvernement, dont les
membres restent droit dans leur botte, doivent s’attendre à faire face à un
grand mécontentement. Ce dernier sera visible, audible, peut-être répétitif
mais, dans la mesure où Edouard Philippe a adressé une fin de non recevoir au
responsable de la CFDT, Laurent Berger, prêt à jouer les monsieur bons offices,
il ne faudra pas être surpris si Jupiter prend la foudre. De lui et de lui
seul, dépend la suite des événements.
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