Suzanne Lipinska et Françoise Nyssen. © Jean-Charles Houel |
Commandeur des Arts et des
Lettres. Depuis hier, Suzanne Lipinska, présidente de l’Association culturelle
du Moulin d’Andé, a rejoint ces centaines d’artistes : écrivains, comédiens,
peintres, musiciens, cinéastes Français et étrangers que la République a souhaité
honorer pour leur art ou leurs actions en faveur de la culture sous toutes ses
formes.
Pour accomplir cette tâche
symbolique, la République avait délégué Françoise Nyssen, ministre de la
Culture et par ailleurs ancienne (future) éditrice de « Acte Sud ». Elle avait
tenu à être présente malgré quelques vicissitudes auxquelles elle fit une
allusion discrète dans son discours. La ministre était accompagnée du local Sébastien
Lecornu, ancien président du conseil départemental, secrétaire d’Etat à l’environnement,
orphelin depuis la démission de Nicolas Hulot.
La cérémonie avait lieu au
Théâtre, lieu exemplaire s’il en est puisque c’est là que sont donnés concerts,
surtout depuis 1983, et accueillis les séminaires des sociétés ou entreprises réalisant
ainsi le vœu de « Suzon » de réunir le monde culturel et le monde économique.
De nombreux amis avaient tenu à être présents à cette fête estivale magnifique.
Des ami(e)s de longue date, des ami(e)s plus récent(e)s, tous et toutes
admiratifs(tives) d’une œuvre humaine exceptionnelle et d’un lieu lui même favorable
au développement des œuvres de l’esprit. François Loncle, ancien député et ami
du Moulin, offrit à Suzon l’ensemble des lettres originales qu’il échangea avec
les différents présidents de la République et ministres de la Culture, Jack Lang occupant une
place essentielle.
Suzanne et sa décoration. ©JCH |
Françoise Nyssen prononça un
discours impeccable. Mêlant détails familiers et histoire d’un lieu où tant de
grands noms se sont affichés un jour, un an, ou pour toujours. Elle n’omit pas,
elle l’éditrice, de rappeler le souvenir de Maurice Pons, compagnon de 60 ans de
vie au Moulin aux côtés de Suzanne, grand écrivain mais également artisan de l’accueil
au Moulin d’opprimés ou de bannis par des régimes totalitaires et il n’en
manque pas sur notre planète.
Suzanne, prônant une parole
libre — ô liberté ! — répondit à la ministre sur le ton qui lui sied le
mieux. Sans notes, nantie de sa seule mémoire qu’elle a immense, La maîtresse
des lieux rappela comment ce lieu historique né au 12e siècle a
traversé le temps et est devenu ce qu’il est. Un lieu dont elle exige, qu’après
sa mort, il reste ce lieu de « tous les Possibles » afin qu’il ne devienne pas
une banale étape sur la route de Giverny et du Château-Gaillard. Stanislas, l’un
de ses petits enfants, devrait recevoir le flambeau dont la flamme servira de
phare à tous ces jeunes créateurs(trices) qui, parfois, manquent de moyens matériels,
pour exprimer le meilleur d’eux-mêmes. En conclusion des discours, « Stan » ne manqua pas d'insister sur le soutien des Institutions sans lesquelles l'équilibre de gestion ne pourrait être atteint. La roue du Moulin continuera donc de
tourner pour quelques siècles encore…
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