PMF : un grand inspirateur |
L’élection d’Emmanuel Macron
et celle de la majorité des députés en Marche ont bouleversé le paysage
politique hexagonal. La droite se déchire avec un Wauquiez en quête des voix
des électeurs du Front national, l’extrême droite n’en finit pas d’essayer de
digérer la lourde défaite de Marine Le Pen dont l’avenir s’assombrit, la
gauche a le choix entre deux
options : le jusqu’auboutisme d’un Jean-Luc Mélenchon qui reconnaît avoir
perdu « le point » dans la bataille de la loi sur l’emploi et un PS en
convalescence dirigé collégialement par 28 cadres dont aucun militant n’est
capable de donner le nom.
Pour un homme ou une femme
de gauche « contraint » au second tour de la présidentielle de choisir le président
actuel (face au FN), est-il facile de se reconnaître dans les propositions de
la France insoumise ou celle de la gauche dite nouvelle ? Sans doute pas
facilement. Le regard porté sur l’action de la majorité nouvelle, elle, pour le
coup, est évidemment teinté de bleu tant les premières mesures gouvernementales
favorisent objectivement les plus aisés. Pourtant, la condamnation de l’action
en cours censée favoriser les riches demeure modérée (malgré 62% de mécontents)
comme si la majorité de mai attendait d’en savoir et d’en voir plus sur le long
terme. Qu’il est difficile de se renier !
Cela dit, il faut plus que
du courage pour transformer un citoyen en militant. C’est bien pourquoi les
effectifs des membres des partis politiques fondent comme neige au soleil. Au
PS, ils seraient 40 000 aujourd’hui quand on a compté plus de 200 000 adhérents
pour soutenir Ségolène Royal ! Pour un PS qui, en 2012, dominait les
assemblées nationales, départementales, locales, le niveau d’influence du parti
de Blum et Mitterrand est devenu marginal. Je ne mets pas en doute la sincérité
et le désir de « refondation » — comme ils disent — des animateurs du PS actuel
mais la route sera longue avant que les socialistes retrouvent une crédibilité
susceptible de les rendre majoritaires en France. Car le quinquennat Hollande va
laisser des traces durables dans les mémoires. L’affaire Cahuzac, si mal gérée
par le pouvoir, la déchéance de nationalité si mal acceptée par les tenants de
l’état de droit, vont masquer durablement le potentiel réformateur de la gauche
de gouvernement. Sans insister lourdement sur la dérobade (y a-t-il un autre
mot ?) de François Hollande en décembre 2016.
Alors quoi ? Faut-il
baisser les bras et subir ? Sûrement pas. Le besoin de justice sociale est
plus que jamais indispensable. Mais la France a besoin de se ressourcer à l’intérieur
de ses frontières et au-delà. Emmanuel Macron, dont le chantier est immense eu égard
aux lâchetés et abandons passés, a fait le choix d’occuper une place centrale
et de rejeter les extrêmes qu’il a choisis comme adversaires privilégiés. Sa
stature verticale manque singulièrement d’humilité mais doit on attendre d’un
président « jupitérien » plus d’action et moins de bavardage.
Il serait bien qu’Emmanuel
Macron relise les œuvres complètes de Pierre Mendès France. Les écrits de celui
que je considère comme une référence morale autant que politique, serviteur de
la vérité situé très haut dans le domaine du service de l’Etat, présentent une actualité
jamais démentie. S’il est vrai que les institutions actuelles sont aux
antipodes de celles que souhaitaient PMF, il avait fini par s’en arranger en
insistant sur le contrôle exercé par les élus et surtout par la vigilance
citoyenne. Il appartient à chacun de nous, quel que soit notre niveau de
responsabilité, d’agir de manière éthique, responsable, collective, quoi.
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