Emmanuel Macron parle peu.
Parfois, il ferait mieux de se taire. Paradant devant un parterre d’entrepreneurs
de start-up rassemblés dans une ancienne gare, le président de la République (voir le titre) a évoqué
le passé de l’endroit en saluant ceux qui utilisaient les trains à la différence
de ceux « qui ne sont rien ». Il faut comprendre : sans travail…ou pire encore.
Je ne lis pas dans les pensées
du président de la République mais si j’avais le don de bien les traduire, je
dirais que le mépris qu’il manifeste à l’égard des défavorisés de la naissance,
de la fortune ou du hasard, a quelque chose de choquant. Quand on parle des
hommes ou des femmes de ce pays, on doit mesurer ses propos et avoir le
sentiment « inné » de leurs conséquences. C’est un des caractères obligés de ce métier
de président : la dignité, le respect…de chacun et de tous.
Je sais bien que cette
bavure sémantique n’est pas la première. Il avait déjà évoqué les « illettrées »
de Gad en Bretagne, et le fameux « costard » qu’on peut se payer à condition de
travailler. Il serait bien qu’Emmanuel Macron descende de son trône sur lequel
nous l’avons placé et décrive « son » réel d’une façon moins arrogante. Son
discours devant le Congrès aujourd’hui devrait nous éclairer sur sa façon de
concevoir le fonctionnement de la démocratie et de discerner la confiance qu’il
manifeste envers la représentation nationale.
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