25 juillet 2017

L'affaire des emplois présumés fictifs au Parlement européen va-t-elle toucher tous les partis politiques ?


Sophie Montel,  une députée du Front national, est devenue spécialiste de la délation. Elle considère que son parti ne doit pas être le seul à être inquiété judiciairement pour une suspicion d’emplois « détournés » d’assistants parlementaires de députés européens. Alors que Marine Le Pen, députée française, et quelques autres sont mis en examen et que le Parlement européen ne peut plus soustraire ce qui lui est dû des indemnités parlementaires des élus mis en cause, Mme Montel, après avoir dénoncé des élus du MODEM, a passé la surmultipliée. Elle a, il y a quelques jours déjà, nommément mis en cause Jean-Luc Mélenchon et des élus du Parti de Gauche, qu’elle accuse d’avoir employé des assistants au service d’un parti politique et non des élus européens.
Le Parlement européen.

Jean-Luc Mélenchon conteste ces affirmations. Il a décidé de poursuivre Sophie Monel pour dénonciation calomnieuse. Il jure ses grands dieux que jamais son parti n’a tiré un quelconque profit du travail des assistants parlementaires payés par l’Europe donc par les contribuables européens. Il ne comprend pas qu’on cherche à pratiquer un amalgame pas très aimable pour celui qui demandait aux journalistes animateurs des débats présidentiels télévisés de ne pas avoir des « pudeurs de gazelle » et surtout de ne pas mettre tous les partis dans le même sac de l’opprobre. Une enquête préliminaire a été ouverte. On verra plus tard ce que décide le parquet.

D’ici à ce que d’autres délations mettent en cause le Parti socialiste ou d’autres partis représentés à Strasbourg, il y a un grand pas que je ne saurais franchir. Les instructions judiciaires en cours parviendront peut-être à établir la réalité des emplois qu’il faudrait bien appeler fictifs si les salariés en cause accomplissaient des tâches autres que celles pour lesquelles ils étaient payés. J’imagine que les responsables des partis en cause (FN, MODEM, PG…) ont préparé leurs arrières et établi les contrats de travail en conséquence. François Bayrou avait l’air très affirmatif et serein lorsqu’il a dû quitter le gouvernement mais comme le diable se niche dans les détails et qu’une information judiciaire est désormais ouverte, qui sait si un juge d’instruction plus rusé ou plus curieux, ne mettra pas le doigt sur une anomalie coupable ?

Il est vrai que ces pratiques — si pratiques il y a — appartiennent au monde d’avant. Un monde qui n’avait pas encore fait de la transparence le nec plus ultra du comportement politique individuel. Cette forme de terrorisme moral que la philosophe Anne Dufourmantelle décédée accidentellement ces jours derniers en portant secours à un enfant qui se noyait, avait dénoncée dans un livre essentiel.

Aucun commentaire: