François Fillon s’en remet
au jugement des Français. Il leur suggère de croire SA vérité qui serait LA vérité
(1). Les électeurs doivent, selon lui, faire l’impasse sur l’enquête de la
police judiciaire, sur celle des magistrats, sur les articles et reportages des médias…et surtout sur
un dossier dont ils ne savent rien. Ou presque rien.
François Fillon a grand
tort de placer le suffrage universel au-dessus des lois communes alors qu’il
assure ne pas être considéré comme un justiciable ordinaire. La loi est
la même pour tous, puissants ou misérables. J’ai déjà écrit, sur ce blog, le
contre sens commis par tous ces politiques «blanchis» (2) par le suffrage. Qui peut
croire aux vertus morales et à la probité du couple Balkany à Levallois ou celles de
Mme Ceccaldi-Reynaud à Puteaux pour ne prendre que ces deux exemples ? Réélus triomphalement, pourtant, à chaque
scrutin local, ces députés, maires, adjoints, conseillers de ceci ou de cela ;
apportent régulièrement la preuve des manœuvres ou des actes illégaux qu’ils
commettent. Le suffrage universel n’a aucune valeur autre que celle de pourquoi
il est fait : répondre aux nécessités de la démocratie participative. Rien
de plus. Jamais une voix de citoyen ne remplacera une conduite individuelle irréprochable et digne.
Ainsi, quand bien même le
suffrage universel ferait de Fillon le prochain Président de la République,
rien n’indique que ce roi de la probité et de l’honnêteté — sur le papier —
aurait eu une conduite impeccable ayant valeur d’exemplarité. Le 15 mars
prochain, le chef de l’instruction du Pénélope Gate entendra François Fillon « à
des fins de mise en examen ». J’ignore ce que le juge décidera, in fine, mais
si un juge indépendant, non soumis à la hiérarchie du Parquet, donc, décide de
placer François Fillon dans la situation de devoir répondre d’un ou plusieurs délits,
cela voudra dire que le dossier d’enquête est consistant et que des indices
graves OU concordants permettent de placer l’ancien premier ministre dans la
situation d’un vulgaire délinquant. Et s'il en est là c'est, comme disait Paul Bourget, un célèbre écrivain de droite « parce que nos actes nous suivent. »
François Fillon a, par
ailleurs, tort d’abuser des grands mots. « Coup d’état institutionnel » « climat
de guerre civile » « assassinat politique »…Les boursouflures de style n’ont
jamais fait des vérités. Pris qu’il est dans la nasse, le poisson Fillon se débat
autant qu’il peut et il continuera tant que ses piles se rechargeront. Tant que
ses amis politiques le soutiendront et tant que le noyau dur de la France des
nantis l’encouragera à résister. Mais dans la tempête l’esquif ne tiendra pas
longtemps.
(1) Sans oublier la vérité de son épouse Pénélope, celle de son suppléant Marc Joulaud et aussi celle de ses enfants et de M. Ladreit de la Charrière.
(2) Quand ils sont élus !
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