Cela pourrait passer pour un
événement insignifiant. En politique, surtout pendant une campagne électorale,
les faits et gestes des candidats sont passés au crible surtout ceux des
favoris qui s’appellent Fillon, Macron, Le Pen ou Hamon. Ainsi, François Fillon
vient-il de changer de slogan de campagne. Il abandonne « le courage de la vérité
» pour « une volonté pour la France. » Nous devons nous arrêter un instant sur
la symbolique de ce changement qui en dit plus long qu’un discours d’une heure
trente.
A l’évidence, François
Fillon est atteint moralement et politiquement par les affaires. Pas un jour ne
passe sans un commentaire, une allusion, un mot d’humour ou de dépit. Pas une
interview de ses soutiens et des militants sans une référence aux costumes, aux
emplois (fictifs ?) à la mise en examen de lui-même ou des siens (bientôt ?).
Elu lors de la primaire de la droite et du centre sur des critères de probité
et d’honnêteté, la France esbaudie a constaté que M. François Fillon n’était
pas celui qu’elle croyait qu’il était. Le 26 janvier, il déclarait sur une chaîne
de télévision « si je suis mis en examen, je me retirerai de la campagne présidentielle.
» Depuis ce 26 janvier historique, François Fillon a été mis en examen et il a
décidé de se parjurer en poursuivant sa campagne électorale.
Dans ces conditions « le
courage de la vérité » devait disparaître. Ce n’est pas rien pour un candidat
que de renoncer au courage. Il s’agit d’une valeur forte qui fait appel à des qualités
personnelles de dignité, de respect, de volonté. Exit donc le courage. Mais pas
seulement. François Fillon a menti. En assurant aux électeurs (trices) qu’il
agirait conformément aux règles morales communément admises tout en se dédisant,
le candidat de la droite et du centre ne pouvait décemment plus faire référence
à ce besoin de vérité. Exit aussi la vérité.
Quel slogan de substitution ?
« Une volonté pour la France. » Franchement, c’est le type même de slogan publicitaire qui ne mange pas de pain. Avec cela, il ne fera de mal à personne,
même pas à lui-même. La France éternelle n’attend rien de François Fillon et sa
volonté ressemble plus à de l’entêtement qu’autre chose.
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