2 février 2017

Les populistes ont un point commun : leur haine des journalistes


Recep Erdogan, président de la Turquie.
Un observateur faisait remarquer, récemment, sur les antennes d’une grande radio nationale que les populistes de ce bas monde, de droite ou de gauche, d’extrême droite ou d’extrême gauche, ont un point commun : ils détestent les journalistes ! Prenons Erdogan le Turc, Orban le Hongrois, Poutine le Russe, tous se battent bec et ongles contre des télévisions indépendantes, des journaux non inféodés. Dans leur pays, les journalistes sont arrêtés, emprisonnés, voire assassinés. Dans ces démocratures puisque l’apparence constitutionnelle est préservée, la presse est mise au pas, muselée, cadenassée. Comme dans les vulgaires dictatures.

Aux Etats-Unis d’Amérique, après 200 ans de démocratie, le nouveau président traite la presse avec le plus grand mépris. Pour communiquer, le président Trump préfère utiliser la presse alternative d’extrême droite, raciste et xénophobe, et ses tweets en direct avec le peuple plutôt que de répondre aux questions des journalistes ayant pignon sur rue. Avec lui, les faits alternatifs mensongers deviennent des post-vérités. Ce narcissique malfaisant juge d’ailleurs les journalistes comme les personnes « les plus malhonnêtes. » Tellement malhonnêtes que plus d’une centaine d’entre eux meurent chaque année dans le monde !

Et en France ? La presse a mauvaise…presse. Accusés de connivence avec les pouvoirs, les journalistes ont perdu prestige et crédit. Leur noble mission — informer — demeure pourtant un pilier de la démocratie. Imagine-t-on une France sans Mediapart, sans le Canard enchaîné, sans Charlie Hebdo, trois titres (qu’on aime ou pas) indispensables à la découverte des turpitudes nombreuses des gens de pouvoir ? Le Front national fait front contre la presse libre. Il n’est malheureusement pas le seul. Il suffit d’entendre les militants de l’ex-UMP accusant « tous ces journalistes de gauche : de la merde »…Cette détestation des journalistes est aussi, tristement, la marque de Jean-Luc Mélenchon qui en a fait un système. J’invite tous les citoyens à s’interroger sur cette nécessité : la presse est à la démocratie ce que l’eau est aux humains, une source de vie.

(texte à paraître dans La Dépêche du jeudi 2 février)


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