Heureusement, que ce soit en
France ou aux Etats-Unis, il existe une presse vigilante, des
journalistes-enquêteurs qui contrôlent les déclarations des politiques et
veillent à vérifier la véracité de leurs affirmations. Il arrive aussi que le
silence de certains d’entre eux (elles) soit plus éloquent que leurs réponses
aux questions. Il faut alors que les journalistes parviennent à percer le mur
des refus ou des indifférences.
Hilary Clinton a maintes
fois mis en cause Donald Trump pour avoir refusé de rendre publiques ses déclarations
de revenus. Le magnat des affaires a usé de mille subterfuges pour éviter de répondre
aux demandes de transparence de sa rivale démocrate (1). Celle-ci a assuré que
Trump « le défenseur des pauvres et des oubliés » ne payait pas d’impôts depuis
des années mais aucune preuve matérielle n’avait été publiée.
Il s’est trouvé une bonne âme
pour adresser au New York Times la copie de la déclaration de revenus de Trump
de 1995 dans laquelle il fait état de pertes abyssales suites à de mauvaises
affaires dans l’immobilier notamment. Avec une perte de près de 900 millions d’euros,
Trump a bénéficié ensuite d’une exonération totale d’impôts jusqu’en 2003 alors
même qu’il possède des immeubles, des golfs, des biens mobiliers à ne plus quoi
savoir en faire. En fait, Trump a avoué dans son face à face récent avec Mme
Clinton qu’il était « malin » et donc habile à user d’un système fiscal avantageux
pour les grosses fortunes et les combinards.
C’est souvent ainsi. Les
riches ou très riches savent s’entourer de conseillers, de banquiers, aptes à dénicher
les meilleurs cachettes, les lois les plus favorables, les paradis fiscaux les
plus facilement accessibles…le scandale des panama papers illustre bien cette
frénésie pour l’argent caché. Mais Trump n’est pas une exception. Il bénéficie
du système qu’il dénonce pourtant de manière démagogique, un système qu’il ne réformera
pas s’il est élu président des Etats-Unis et qu’Hilary Clinton ne touchera qu’à
la marge. Seul Bernie Sanders avançait des propositions réellement clivantes.
Il est maintenant contraint d’aller prêcher la bonne parole dans les swing
states, ces états où se jouera finalement l’élection.…
(1) Hilary Clinton a publié
ses déclarations de revenus très tôt dans la campagne.
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