24 août 2016

Le gros rouge qui tache fait des ravages sur les plages françaises


Non, nous ne sommes pas que des bonnes âmes. Non, nous ne sommes pas que des droits-de-l’hommiste, comme disent certains spécialistes du mépris. Non, nous ne nions pas les risques terroristes en période d’état d’urgence. Mais les photographies (prises par un professionnel d’une agence britannique) de ces policiers municipaux de Nice obligeant une femme allongée sur la plage à ôter un voile qualifié d’atteinte aux bonnes mœurs, alors là c’est une démonstration grandeur nature de la bêtise humaine, d’une part, et d’une stigmatisation devenue obsessionnelle chez certains hommes politiques, d’autre part.

Que Nicolas Sarkozy annonce se servir de l’Islam et de l’immigration pour lancer sa campagne, comme en 2012, comme en 2007, ne nous étonne pas. Mais que des maires de droite ou d’extrême-droite (avec la complicité de la justice administrative) se vautrent dans une chasse aux femmes voilées, sous couvert de laïcité et de sécurité, voilà bien où nous conduisent les campagnes dont la presse étrangère (anglo-saxonne surtout) se moque depuis plusieurs jours. Car enfin, une femme voilée sur une plage ce n’est pas la première fois en France et ce ne sera pas la dernière. Elle ne portait ni burka ni burkini ! Alors quoi ?

Il est vrai que Nice n’est pas n’importe quelle ville. Il est vrai aussi que l’ancien maire, Estrosi, a rallié la candidature de Sarkozy. Il est vrai encore que la police municipale niçoise ne fait qu’appliquer les consignes très larges données par les politiciens au pouvoir dans cette ville du sud. Quel est le but de ces initiatives scandaleuses et ubuesques ? Rassurer le bon peuple ? Faire plaisir aux Dupont La Joie toujours prompts à fondre sur les immigrés ? Soutenir la campagne de l’ex-président nouveau candidat adepte du gros rouge qui tache ? On se perd en conjectures.

Aucun commentaire: