Non, nous ne sommes pas que
des bonnes âmes. Non, nous ne sommes pas que des droits-de-l’hommiste, comme
disent certains spécialistes du mépris. Non, nous ne nions pas les risques
terroristes en période d’état d’urgence. Mais les photographies (prises par un
professionnel d’une agence britannique) de ces policiers municipaux de Nice
obligeant une femme allongée sur la plage à ôter un voile qualifié d’atteinte
aux bonnes mœurs, alors là c’est une démonstration grandeur nature de la bêtise
humaine, d’une part, et d’une stigmatisation devenue obsessionnelle chez
certains hommes politiques, d’autre part.
Que Nicolas Sarkozy annonce
se servir de l’Islam et de l’immigration pour lancer sa campagne, comme en
2012, comme en 2007, ne nous étonne pas. Mais que des maires de droite ou d’extrême-droite
(avec la complicité de la justice administrative) se vautrent dans une chasse
aux femmes voilées, sous couvert de laïcité et de sécurité, voilà bien où nous
conduisent les campagnes dont la presse étrangère (anglo-saxonne surtout) se
moque depuis plusieurs jours. Car enfin, une femme voilée sur une plage ce n’est
pas la première fois en France et ce ne sera pas la dernière. Elle ne portait
ni burka ni burkini ! Alors quoi ?
Il est vrai que Nice n’est
pas n’importe quelle ville. Il est vrai aussi que l’ancien maire, Estrosi, a
rallié la candidature de Sarkozy. Il est vrai encore que la police municipale
niçoise ne fait qu’appliquer les consignes très larges données par les
politiciens au pouvoir dans cette ville du sud. Quel est le but de ces
initiatives scandaleuses et ubuesques ? Rassurer le bon peuple ?
Faire plaisir aux Dupont La Joie toujours prompts à fondre sur les immigrés ?
Soutenir la campagne de l’ex-président nouveau candidat adepte du gros rouge
qui tache ? On se perd en conjectures.
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