Henri Guaino a raison. Il
fallait placer, à l’entrée de la promenade des Anglais, un artilleur avec
lance-roquettes prêt à faire feu. Ainsi, on aurait pu dézinguer l’islamiste
cinglé et son camion frigorifique et empêcher le carnage. C’est à des réflexions
comme celle-là qu’on juge un homme politique. Je dis bien un homme politique
parce qu’un homme d’état, c’est quand même autre chose. Alors, M. Guaino,
mesurez-vous l’imbécillité de votre proposition et surtout l’aspect minable de
la récupération entreprise par votre parti ?
Je me pose d’ailleurs une
question : pourquoi M. Estrosi, ancien maire de Nice et président de la région
s’est-il empressé de mettre en cause le gouvernement et sa responsabilité dans
l’attentat qu’il soit l’œuvre d’un djihadiste ou d’un dément suicidaire ?
Pourquoi M. Estrosi a-t-il, au mépris de la douleur des familles et des
survivants au drame, voulu d’emblée placer les responsabilités du côté du
pouvoir. M. Estrosi, il faut qu’une enquête impartiale, judiciaire, policière
reconstitue le déroulement de la soirée et explique comment un camion de 20
tonnes a pu emprunter la promenade des Anglais un soir de feu d’artifice. Si,
comme je le pense, personne n’a envisagé un seul instant une attaque à la
voiture ou au camion fou, je ne vois pas qui on pourrait accuser de laxisme
sauf à apprendre que l’auteur de l’acte avait des antécédents pouvant conduire à
ce drame immense et justifier une quelconque surveillance. Dans cette attente,
je propose que MM. Ciotti, Sarkozy, Estrosi, fassent preuve de plus de
responsabilité et de plus de prudence. Si je ne m’abuse, l’Etat a été condamné
récemment dans l’affaire Merah (pour négligence et défaut de suivi) et ce n’était
pas Hollande qui présidait la République ! Alors Messieurs, un peu de
pudeur et de dignité même s’il est difficile de contenir sa colère et parfois
sa haine pour les moins réfléchis?
On le sait, nos «amis»
Britanniques ont souhaité à 51,9 % sortir de l’Union européenne. David Cameron
restera donc dans l’histoire comme l’un des pires responsables des gouvernements
de sa gracieuse majesté. Il aura été l’homme de l’abandon d’un idéal et aussi l’auteur
d’une guerre ouverte au sein des parties politiques de l’île. Vous me direz, c’est
leur affaire. Même Tony Blair avec sa guerre hasardeuse en Irak aurait refusé
de prendre le risque historique de mettre en danger l’Union européenne
construite à la force du poignet et des intelligences depuis plus de cinquante
ans.
Certes, tout n’est pas
parfait dans cette Europe. Mais au fil des décennies, les dirigeants
occidentaux mesurent la chance que vivent leurs peuples après des siècles de
guerres économiques et territoriales. Le clown Boris Johnson, devenu ministre
des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement, va certainement être
accueilli les bras fermés dans les chancelleries européennes. Il est tout de même
l’un des artisans du Brexit au prix de mensonges aussi énormes que son toupet.
Que Theresa May veuille le
circonvenir en lui offrant un ministère, ce n’est que petit calcul. Les négociations
entre l’UE et la Grande-Bretagne ne s’engageront, paraît-il, qu’après que le
gouvernement britannique aura adressé sa lettre au président de la Commission
en vertu de l’article 50 du traité de Lisbonne. Il n’a pas l’air pressé de le
faire, d’ailleurs, puisqu’il désire entamer le dialogue avant de déclencher le
processus de sortie. Dans toute négociation, la recherche du compromis demeure
prioritaire. Comme le dit le VRP de service, une affaire est réussie quand les
deux parties sortent satisfaites des discussions…
Dans
un billet récent, j’ai rappelé pourquoi Elie Wiesel avait accepté de parrainer
le monument à la mémoire et à la paix de Val-de-Reuil. A cette occasion, je me
suis étonné que ce monument ait été transformé au fil des années en monument
aux morts. Marc-Antoine Jamet a dû lire ces quelques lignes puisque dans son
discours du 14 juillet il a déclaré en mettant en valeur, des personnalités
éminentes comme Jo Cox, la députée travailliste assassinée ou Elie Wiesel : « Enfin,
une âme qui avait connu l’horreur de la Shoah, un homme qui avait vu, sur le
quai de la gare d’Auschwitz, les SS le séparer de sa mère pour l’emmener à la
chambre à gaz, qui avait vu son père décéder sous ses yeux entraîné par les
Nazis dans la marche de la mort qui leur faisait fuir l’Armée Rouge, a rejoint Jéhovah.
A la demande de Bernard Amsalem, geste superbe, il avait parrainé, avec
beaucoup d’autres grands de la pensée, de la politique ou de la littérature, ce monument qui n’est pas un mausolée,
cette crypte qui n’est pas un monument aux morts, mais un temple à la mémoire
et à la paix. Son vrai nom, celui qui fut donné par ses architectes Jakob et
Macfarlane, est « entre ciel et terre ». C’est-là où est maintenant
Elie Wiesel, mais son nom restera à jamais gravé pour l’éternité sur les murs
de la cité contemporaine. Je l’avais rencontré à New-York avec Nicolas Sarkozy.
Le philosophe n’avait pas oublié notre Ville et son engagement. »
Il
n’était pas mauvais que le maire de Val-de-Reuil souligne le vrai symbole de ce
monument. Peut-être devrait-il penser à déterminer un lieu plus propice aux
hommages patriotiques ?
Dictature
militaire ou dictature civile, il s’agit toujours d’une dictature. Ce qui se
passe en Turquie est très grave. Erdogan, le président, mène une chasse aux
sorcières impitoyable contre tous ceux et celles qui contestent son régime, qu’ils
soient juges ou militaires. Et cela bien avant le pseudo coup d’état de ces
derniers jours. On s’interroge d’ailleurs sur l’organisation de ce coup d’état
réalisé, semble-t-il, par des apprentis dictateurs et tout cela, bien sûr, au
nom de la démocratie et de la liberté. Erdogan a joué un double voire un triple
jeu à l’égard de la Syrie, de Daech, de l’Europe, sans oublier ses désaccords
avec les Russes…redevenus des amis. Il faut dire que Poutine donne des idées à
beaucoup et que le nationalisme teinté de religion plaît bien à Erdogan et à
une majorité de Turcs lesquels vont donc goûter aux joies du totalitarisme
comme dans les années 80 ! Erdogan parle même de rétablir la peine de mort
ce qui, pour le coup, interdirait à la Turquie de rejoindre l’Union européenne. Qui peut croire, en 2016, à une entrée de ce grand pays dans l’Union ?
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