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Les Ecossais ont choisi l'Europe à une forte majorité. Vue sur Saint-Andrews. (photo JCH) |
Après le Brexit voté
majoritairement par les citoyens du Royaume uni, j’éprouve au moins une
satisfaction. La défaite de David Cameron est une bonne nouvelle. Il a voulu
jouer avec le feu en exerçant un chantage constant à l’égard de l’Europe — qu’au
fond de lui-même il déteste — et en tirer le maximum. Rappelons nous Mme
Thatcher et son « I want my money back ». Les dirigeants conservateurs aiment l’Europe
quand elle les sert mais ils ne la servent pas. La décision de David Cameron d’organiser
un référendum pour ou contre l’Europe avait deux objectifs principaux : il
souhaitait reprendre la main contre les députés conservateurs eurosceptiques,
tentés par l’UKIP de Farage, pour conserver le pouvoir et espérait tirer de l’Europe
beaucoup plus que n’y apporte la Grande-Bretagne. Comme d’habitude. D’où les
demandes extravagantes récentes acceptées pour quelques unes d’entre elles par
ses collègues européens.
La victoire du Brexit c’est donc,
d’abord, la défaite d’un homme, Cameron ; ensuite, il serait vain de ne
pas reconnaître qu’il s’agit aussi de la défaite de l’Union européenne. Trop de
différences sociales, économiques, culturelles entre les 28 devenus 27. Trop de
différences financières entre la zone euro et les autres. Trop de paperasse,
trop de règles tatillonnes, trop de directives sans direction. Londres et la
City aiment bien l’Europe quand il s’agit d’accueillir les sièges des banques,
des chambres de compensation…mais au-delà ?
Cameron s’en ira cet
automne. Qui pour le remplacer ? Ce sera un dirigeant forcément favorable
au Brexit. C’est lui (ou elle) qui devra négocier le retrait de la Grande-Bretagne
de l’UE. Je lui souhaite bien du plaisir. D’autant que visiblement les tenants
du retrait ne semblent pas presser de sortir, certains jouant la montre…face à
l’abime. François Hollande l’a remarqué, ce matin dans son discours, en
insistant pour que les dirigeants de la Grande-Bretagne annoncent publiquement et
rapidement leur calendrier. Maintenant qu’ils sont dehors, ils doivent assumer
ce choix et ne pas lanterner. Il n’est plus temps de tergiverser.
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