La mise en examen d’Emmanuelle
Mignon, ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, alors président de
la République, pour « favoritisme », marque une étape supplémentaire dans l’instruction
d’un dossier lourd parsemé de rebondissements judiciaires. Cette mise en examen
intervient après celles de MM. Buisson, Giacometti et Vaulpré dans l’affaire
dite des sondages de l’Elysée, sondages que la Cour des comptes avait dénoncés
en leur temps pour absence d’appel d’offres et montant exorbitants.
Ces sondages aux questions
parfois saugrenues et n’ayant que peu à voir avec la
conduite normale de l’Etat étaient destinés à permettre à Nicolas Sarkozy d’en savoir
plus sur le comportement de Dominique Strauss-Kahn, par exemple, candidat éventuel
à la présidence de la République. Leur nombre, leur coût, leur fréquence, en ont
choqué plus d’un. Il a fallu toute l’obstination des membres de l’association
de lutte contre la corruption (ACCOR) pour qu’une instruction soit ouverte réduisant
à néant les obstacles semés sur la route de la vérité.
Nicolas Sarkozy est protégé
par son immunité de président et les avocats des mis en cause ont tenté d’étendre
cette immunité aux actes du cabinet. La cour de Cassation saisie — il a fallu
du temps pour qu’elle rende son verdict — n’a pas accepté cette extension d’où
les mises en examen successives des protagonistes.
Malheureusement, toutes ces
affaires judiciaires concernant Sarkozy ne feront pas bouger d’un iota les
lignes politiques. Les membres du noyau dur de l’ex-UMP se soucient peu de la conduite
erratique des responsables qu’ils soutiennent. C’est ainsi. Leur viscérale
opposition à la gauche les empêche de faire preuve du discernement pouvant les
amener à remettre en cause la confiance qu’ils accordent à leur favori. Qu’importe.
La France, état de droit, s’honore quand les dirigeants, de droite ou de gauche
d’ailleurs, n’échappent pas à la loi commune et sont appelés à rendre compte de leurs écarts.
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