5770 euros ! C’est le
montant de l’IRFM que touche chaque député mensuellement ! Cette indemnité
pour frais fait l’objet de critiques déjà anciennes pour diverses raisons. La première
est que cette indemnité ne fait l’objet d’aucun contrôle ni d’aucune obligation
si ce n’est celle de ne pas utiliser cet argent lors des campagnes électorales. Pour la contester d’autres motivations sont avancées : complément de salaire, acquisition de
biens immobiliers, confusion entre utilisation publique et usage privé puisque tout
concourt à rendre cette indemnité très opaque et aussi très substantielle.
Tous ceux qui, parmi les élus
de la nation tel Charles de Courson, ont tenté de réformer son existence se sont heurtés à un mur. Non
pas le mur de l’argent mais le mur des habitudes et des situations privilégiées.
Autant on peut comprendre qu’un élu de la nation soit défrayé pour ses déplacements,
ses frais d’habillement, les dépenses d’équipement de sa permanence etc. autant le
rituel mensuel versé sur un compte à part ne trouve pas de justification
rationnelle s’il sert aux élus à arrondir leur fin de mois. Si les députés doivent,
en théorie, reverser le trop plein de leur indemnité, bien peu s’en
soucient. Il est loisible de comprendre leur faiblesse et la force de l’habitude
face à des sommes non négligeables et si peu régulées.
Je viens de signer une pétition
sur change.org proposant que l’argent versé au titre de l’IRFM soit utilisé
autrement. Par exemple pour alimenter les budgets de la Défense, de l’Intérieur
ou de la Justice, autant de dépenses bien utiles en ces temps de menace
terroriste. Je sais que certains crieront à la démagogie, au poujadisme, à l’antiparlementarisme…mais
comme de nombreux députés ont demandé, eux-mêmes, une révision des usages, je
pense qu’il ne faut pas se montrer plus royaliste que le roi et se rendre à l’évidence :
cette IRFM fait tache quand tant de Français ont du mal à joindre les deux
bouts.
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