Je sais bien que le noyau
dur des sarkozystes va encore crier à l’acharnement. Que les supporteurs les
plus fanatiques y verront une attaque des juges eux-mêmes manipulés par le
ministre de la justice évidemment. Mais les faits sont là. Le financement de la
campagne présidentielle de Sarkozy en 2012 a été à l’origine d’une manipulation
dont on n’a pas une idée précise encore aujourd’hui.
Chaque semaine qui passe,
chaque mois qui s’écoule nous apportent leur lot de surprises et de factures
cachées. Ce n’est plus 18 millions d’euros de dépassement du plafond de la
campagne présidentielle du candidat UMP dont il s’agit mais de plusieurs
millions en plus soit une dizaine (une quinzaine ?) de millions d’euros
cachés aux commissaires chargés de valider les comptes de campagne.
Le site Mediapart nous
apprend que Bygmalion n’a pas été la seule société à œuvrer lors des meetings
géants du candidat Sarko. Une autre agence a été associée notamment dans les
dernières semaines de la campagne sans que les factures aient été réglées par
le mandataire financier du candidat. L’UMP s’y est collée, ce qui est interdit
par la loi. Interrogé, Sarkozy ne s’est pas souvenu d’avoir validé ces
participations car lui ne s’est occupé « que de prendre la parole. » 18
millions d’euros, 13 millions d’euros…une paille.
« C’était bien chez Lucette.
» On pourrait chanter cet air sur une musique de Michel Delpech. Ah, le coup du
café populo chez la dame de Vandœuvre-lès-Nancy. Décidément les communicants ne
savent plus quoi répéter pour un bénéfice d’image nul. Pire même puisque le
président de la République s’est prêté à une mise en scène assez cocasse et
surtout totalement artificielle.
Le président débarquant chez
une citoyenne pour boire le café, quelle inventivité ? Après Giscard et
l’accordéon, Giscard et les éboueurs, Sarko visitant une usine avec des
ouvrières de moins d’un mètre 65, on a un président qui trouve le moyen de
théâtraliser une visite à domicile. Et puis, Lucette aurait bien aimé posé sa
question sur les réfugiés qu’on accueille et les clochards SDF mais « à la
présidence on m’a demandé de me taire. » Quel dommage. François Hollande avait
là de quoi dérouler son plaidoyer légitime en faveur des Syriens et autres
Erythréens chassés par la guerre et la violence. C’eût été un moment fort hors
des salons et loin des ors de la république. Une belle occasion de gâchée.
On n’arrête pas le progrès.
Eric Ciotti, député ex-UMP et président du conseil départemental des
Alpes-Maritimes a décidé, avec sa majorité, de diviser par deux le nombre de
jours de RTT des salariés (soit 11 jours) et de réduire leurs congés de trois.
Evidemment, la grogne des 4500 personnes concernées est forte puisque ces
salariés étaient en droit de considérer que ces RTT-congés étaient des droits
acquis. Ce n’est pas le cas. Ce qu’une majorité a fait, la même ou une autre
peut le défaire.
Cela donne une petite idée
de ce que les sarkozystes vont entreprendre s’ils prennent le pouvoir en 2017.
A mon avis, les salariés et les chômeurs ont du mouron à se faire en cas
d’alternance. Cette première décision remet en cause le fameux slogan de
2007 : dorénavant il faudra dire « avec Sarko, travailler plus et gagner
moins ! »
L’ancien maire de Louviers
emprunte des chemins détournés pour qu’on parle de lui dans le journal. Quand
il ne reçoit pas une médaille, il édite un livre sur la Normandie. Et il a
l’audace de déclarer, s’agissant de ses projets politiques : « je suis le
chef de l’opposition, je me présenterai aux futures municipales à Louviers. »
Pour pouvoir affirmer qu’on est le chef de l’opposition, il ne suffit pas de s’autoproclamer.
Il faut aussi obtenir l’aval d’une équipe conquérante et surtout la
reconnaissance des citoyens-électeurs. On n’est plus en 1990 quand la gauche à
Louviers avait le vent en poupe et gardait le cap de valeurs immuables. Depuis,
l’eau a coulé sous les ponts de Folleville et de la porte de l’eau. Et les
feuilles d’impôts ont volé jusque dans les boîtes à lettres des contribuables
qui ont dit, en mars 2014 : ça suffit ! Il est d’ailleurs bien trop tôt
pour décrire le paysage électoral de 2020.
Le Lovérien Pascal Cribier,
né en 1953 dans notre ville, s’est donné la mort à Paris à l’âge de 62 ans.
Pascal Cribier s’est fait un nom dans un domaine peut-être pas très connu du
grand public mais cet homme, cet artiste, était très apprécié parmi les
créateurs de jardins et de paysages. Il était un grand dans un domaine
considéré, certes, comme une niche mais ses exigences, ses méthodes, son
respect de la nature et de l’environnement, et son art, tout simplement, en
faisaient une personnalité éminente. Malade, Pascal Cribier a choisi de sortir
de la vie en la regardant en face avec un courage inouï. Le journal Le Monde
lui consacre une biographie éloquente.
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