Le Parlement grec à Athènes. |
Avec plus de 60 % des
suffrages des électeurs(trices) grecs(cques) le Premier ministre athénien a
atteint ses objectifs. Et comment ! Alors que les sondages précédant le
scrutin du référendum sur les propositions de la troïka européenne représentant
les créanciers du pays annonçaient un scrutin serré entre le Oui et le Non,
voire la victoire du Oui, la mobilisation du peuple grec a eu raison des
hésitations et des peurs des uns et des autres. Question de dignité comme l’a
affirmé Alexis Tsipras.
J’ai devant les yeux l’image
de ce retraité grec, allongé devant l’entrée de sa banque, en larmes, effondré,
seul face à son incapacité à toucher sa pension indispensable à sa vie
quotidienne et celle de sa famille. Car avant de parler dettes, excédent
primaire, BCE et tutti quanti, n’oublions pas que la situation de la Grèce en
2015 est avant tout celle des populations surtout si elles ne sont pas
favorisées, surtout si elles n’appartiennent pas à l’oligarchie, ni à l’église
orthodoxe, ni aux familles des armateurs ceux-là même qui ne paient pas d’impôts
ni de taxes. Je pense aux familles, celles qui ne vont plus trouver ni farine,
ni lait, ni sucre dans les supermarchés puisque la Grèce importe nombre de
produits de première nécessité.
Il est de bon ton — M.
Woerth (Ex-UMP) par exemple — d’affirmer que la légitimité du vote grec vaut
toutes les élections de toutes les autres démocraties européennes. Jamais
Alexis Tsipras n’a affirmé le contraire. Il n’a pas dit, non plus, que le vote de
dimanche engageait tous les Européens. Il a consulté son peuple lequel a
répondu à la question posée (et passablement compliquée) de la manière
suivante : nous ne voulons plus d’austérité surimposée, nous souhaitons une
restructuration (diminution ou échelonnement ou suppression) de notre dette
impossible à rembourser avant des décennies ! Comment, en effet, courir un
100 mètres avec un sac de 100 kilos sur le dos ?
Qu’attendent donc les Grecs
de l’Europe ? De la SOLIDARITE. L’idée européenne, si elle s’est
construite sur les ruines d’un continent dévasté par la seconde guerre
mondiale, est née pour défendre et préserver la paix et aussi pour assurer aux
Européens un niveau de vie décent, qu’il s’agisse de l’économie, de la culture,
de la santé, des droits de l’homme. L’Europe est, dans son ensemble, beaucoup
plus que chaque pays qui la compose pris individuellement. C’est pourquoi on ne
peut voir d’un œil rigolard le risque de sortie de la Grèce de l’Union
européenne ou de la zone Euro. Que l’Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande, la
Slovaquie etc. considèrent que la Grèce ne se réforme pas assez vite ne suffit
pas à la condamner au purgatoire ou à la misère.
Yanis Varoufakis, ministre
de l’économie et bête noire de l’eurogroupe a démissionné. Alexis Tsipras s’est
donné 48 heures pour aboutir à un accord avec ses créanciers. Si les Européens
le souhaitent vraiment, cet accord est possible à condition que le montant de
la dette soit revu à la baisse et que la Grèce s’engage à des réformes :
TVA ciblée, rentrée d’impôts, cadastre.
Au final, cette affaire de
référendum aura fait deux heureux en France : Jean-Luc Mélenchon, ce qui
se comprend, et Marine Le Pen, trop heureuse de dénoncer les « européistes ». Les Grecs et les Européens attendent les décisions de la BCE et
du conseil des chefs d’Etats et de gouvernements convoqués en urgence. La suite
demain.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire