Un débat sur l’Islam ? Par
ce biais Nicolas Sarkozy cherche à mettre Alain Juppé en difficulté et va se
servir d’un sujet apte aux tourments et à la contradiction pour semer la
zizanie dans les rangs de l’UMP d’abord, dans la société française, ensuite.
Les débats organisés à l’initiative de l’ancien président de la République, on les
connaît. Celui qu’il initia sur l’identité nationale avec réunions en préfecture
(il n’y avait personne) et polémiques incessantes est devenu un tel bâton
merdeux qu’il passa de main en main sans que jamais des solutions soient proposées…puisqu’il n’y en avait pas.
Mais comme Nicolas Sarkozy a
compris que la candidate du Front national dans le Doubs avait capitalisé sur
le refus de l’islamisme (nom politiquement correct) alors qu’en fait il s’agissait
surtout de semer le trouble dans les pensées pour susciter un rejet des
musulmans, il compte surfer sur cette vague avant les élections départementales. Cela a marché du feu de Dieu, si j’ose
dire, et les résultats serrés du second tour montrent que les électeurs plus ou
moins racistes de la 4e circonscription du Doubs ont reçu le message
cinq sur cinq. Surtout après les attentats de janvier qui ont placé sur le
devant de la scène trois islamo-fascistes radicalisés dans la délinquance et en
prison.
L’islamophobie est vilain
sentiment au service d’une mauvaise cause. Sarkozy veut s’en servir pour
siphonner à nouveau les électeurs du FN, dont certains venus de l’UMP, et croit
malin de jeter en pâture ces cinq millions de Français qui croient en Mahomet.
Ce débat, fort heureusement, va demeurer circonscrit à l’UMP et à ses différents
courants.
Il faudra bien plus qu’un débat
sur l’islam de France ou sur l’islam en France pour faire refluer le vote en
faveur du Front national. Ce vote de refus et de rejet reculera quand les
partis de gouvernement auront compris qu’il s’agit d’un travail de longue
haleine. Qu’il passe par l’école, la famille, l’éducation au sens littéral du
mot, l’apprentissage de notions aussi précieuses que la tolérance, la
connaissance de l’autre. La France dispose d’une législation originale avec la
séparation des églises et de l’Etat. Cela ne dispense nullement d’enseigner l’histoire
des religions, de l’art, des cultures, tout ce qui a fait et fait la France.
Nul ne doit en être exclu ou exonéré. Au travail.
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