13 février 2015

Nicolas Sarkozy veut un débat sur l'Islam, histoire de remuer les braises


Un débat sur l’Islam ? Par ce biais Nicolas Sarkozy cherche à mettre Alain Juppé en difficulté et va se servir d’un sujet apte aux tourments et à la contradiction pour semer la zizanie dans les rangs de l’UMP d’abord, dans la société française, ensuite. Les débats organisés à l’initiative de l’ancien président de la République, on les connaît. Celui qu’il initia sur l’identité nationale avec réunions en préfecture (il n’y avait personne) et polémiques incessantes est devenu un tel bâton merdeux qu’il passa de main en main sans que jamais des solutions soient proposées…puisqu’il n’y en avait pas.

Mais comme Nicolas Sarkozy a compris que la candidate du Front national dans le Doubs avait capitalisé sur le refus de l’islamisme (nom politiquement correct) alors qu’en fait il s’agissait surtout de semer le trouble dans les pensées pour susciter un rejet des musulmans, il compte surfer sur cette vague avant les élections départementales. Cela a marché du feu de Dieu, si j’ose dire, et les résultats serrés du second tour montrent que les électeurs plus ou moins racistes de la 4e circonscription du Doubs ont reçu le message cinq sur cinq. Surtout après les attentats de janvier qui ont placé sur le devant de la scène trois islamo-fascistes radicalisés dans la délinquance et en prison.


L’islamophobie est vilain sentiment au service d’une mauvaise cause. Sarkozy veut s’en servir pour siphonner à nouveau les électeurs du FN, dont certains venus de l’UMP, et croit malin de jeter en pâture ces cinq millions de Français qui croient en Mahomet. Ce débat, fort heureusement, va demeurer circonscrit à l’UMP et à ses différents courants.

Il faudra bien plus qu’un débat sur l’islam de France ou sur l’islam en France pour faire refluer le vote en faveur du Front national. Ce vote de refus et de rejet reculera quand les partis de gouvernement auront compris qu’il s’agit d’un travail de longue haleine. Qu’il passe par l’école, la famille, l’éducation au sens littéral du mot, l’apprentissage de notions aussi précieuses que la tolérance, la connaissance de l’autre. La France dispose d’une législation originale avec la séparation des églises et de l’Etat. Cela ne dispense nullement d’enseigner l’histoire des religions, de l’art, des cultures, tout ce qui a fait et fait la France. Nul ne doit en être exclu ou exonéré. Au travail.

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