8 février 2015

Le pouvoir, l'argent et le sexe…


La politique c’est (trop souvent) une osmose entre le pouvoir, l’argent et le sexe. Il arrive que le triptyque fonctionne harmonieusement. Il arrive aussi que l’un des trois éléments domine les deux autres et perturbe un agencement patiemment construit. Pour avoir été obsédé par le sexe, parfois avec une certaine violence à l’égard des femmes, Dominique Strauss-Kahn a dû dire adieu à tous ses espoirs en politique. Trop d’imprudences, trop de légèreté, trop d’irresponsabilité à l’égard de son entourage, de ses soutiens, des Français aussi, effarés par l’affaire du Sofitel et maintenant spectateurs écœurés par celle du Carlton. DSK attire 300 journalistes à Lille, la presse people s’en donne à cœur joie.

Pour d’autres, l’argent domine tout car le pouvoir seul n’apporte pas la richesse. Mais il permet la création de liens, de réseaux, favorise les contacts financiers, économiques, offre une influence durable au-delà de la durée d’un mandat. Nicolas Sarkozy est, à l’évidence, frappé par cette addiction. Lors de sa défaite au soir du second tour des présidentielles, il avait déclaré vouloir abandonner la politique pour se consacrer à sa passion : faire de l’argent. Plus, toujours plus ! Ses conférences de 45 minutes à 100 000 ou 150 000 euros à Abou Dhabi ou au Qatar, si elles satisfont son égo et remplissent son portefeuille, ne suffisent pas à Carla qui veut le voir briller.

Il veut sa revanche sur François Hollande. Redevenu président de l’UMP, L'ancien président est confronté aux aléas du quotidien et doit maintenant répondre de ses actes passés devant la justice et les Français : plafond de campagne dépassé, affaire Bygmalion, affaire Kadhafi …pourtant l’envie n’est plus là. Il a perdu sa « gnaque » de conquérant, il a perdu ses sensations, comme un sportif de haut niveau qui, après avoir passé la main pendant quelques années, veut revenir en tête du classement sans cette indispensable confiance en soi qui ne s’achète pas, ne se monnaye pas, car elle appartient autant à l’irrationnel qu’au monde concret du quotidien.

Pour d’autres encore, le pouvoir est une fin en soi. Prenons le cas de l’ancien maire de Louviers, Franck Martin. Il a tout eu, tout gagné : conseil général, mairie, conseil régional, agglomération Seine-Eure…et les indemnités qui allaient avec. Défait aux législatives aux cantonales, aux municipales, candidat à tout (même aux sénatoriales) il se retrouve aujourd’hui conseiller municipal d’opposition à Louviers. Autrement dit, il n’est plus rien. Et cela le rend malade. L’addiction au pouvoir était si forte, si puissante qu’un échec aussi cinglant et inattendu que celui des dernières municipales, l’a laissé sur le carreau. Ce fut certes très violent. Pour se reconstruire, il lui faudra admettre qu’il existe une vie en dehors de la politique et donc du pouvoir. Dur, dur.


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