La politique c’est (trop souvent)
une osmose entre le pouvoir, l’argent et le sexe. Il arrive que le triptyque
fonctionne harmonieusement. Il arrive aussi que l’un des trois éléments domine
les deux autres et perturbe un agencement patiemment construit. Pour avoir été
obsédé par le sexe, parfois avec une certaine violence à l’égard des femmes, Dominique
Strauss-Kahn a dû dire adieu à tous ses espoirs en politique. Trop d’imprudences,
trop de légèreté, trop d’irresponsabilité à l’égard de son entourage, de ses
soutiens, des Français aussi, effarés par l’affaire du Sofitel et maintenant
spectateurs écœurés par celle du Carlton. DSK attire 300 journalistes à Lille,
la presse people s’en donne à cœur joie.
Pour d’autres, l’argent domine
tout car le pouvoir seul n’apporte pas la richesse. Mais il permet la création
de liens, de réseaux, favorise les contacts financiers, économiques, offre une influence
durable au-delà de la durée d’un mandat. Nicolas Sarkozy est, à l’évidence,
frappé par cette addiction. Lors de sa défaite au soir du second tour des présidentielles,
il avait déclaré vouloir abandonner la politique pour se consacrer à sa passion :
faire de l’argent. Plus, toujours plus ! Ses conférences de 45 minutes à
100 000 ou 150 000 euros à Abou Dhabi ou au Qatar, si elles satisfont son égo
et remplissent son portefeuille, ne suffisent pas à Carla qui veut le voir
briller.
Il veut sa revanche sur François
Hollande. Redevenu président de l’UMP, L'ancien président est confronté aux aléas du quotidien
et doit maintenant répondre de ses actes passés devant la justice et les Français :
plafond de campagne dépassé, affaire Bygmalion, affaire Kadhafi …pourtant l’envie
n’est plus là. Il a perdu sa « gnaque » de conquérant, il a perdu ses
sensations, comme un sportif de haut niveau qui, après avoir passé la main
pendant quelques années, veut revenir en tête du classement sans cette indispensable
confiance en soi qui ne s’achète pas, ne se monnaye pas, car elle appartient
autant à l’irrationnel qu’au monde concret du quotidien.
Pour d’autres encore, le
pouvoir est une fin en soi. Prenons le cas de l’ancien maire de Louviers,
Franck Martin. Il a tout eu, tout gagné : conseil général, mairie, conseil
régional, agglomération Seine-Eure…et les indemnités qui allaient avec. Défait
aux législatives aux cantonales, aux municipales, candidat à tout (même aux sénatoriales) il se retrouve
aujourd’hui conseiller municipal d’opposition à Louviers. Autrement dit, il n’est
plus rien. Et cela le rend malade. L’addiction au pouvoir était si forte, si
puissante qu’un échec aussi cinglant et inattendu que celui des dernières
municipales, l’a laissé sur le carreau. Ce fut certes très violent. Pour se
reconstruire, il lui faudra admettre qu’il existe une vie en dehors de la
politique et donc du pouvoir. Dur, dur.
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