Agnès Verdier-Molinié. (DR) |
Parmi les invités d’Yves
Calvi dans l’émission C dans l’air sur la 5, il en est des réguliers, experts
ou disant experts, qu’on retrouve jusqu’à plus soif. J’en déduis que la place
de Paris ne dispose que d’un faible panel de spécialistes ou que des contrats
moraux sont passés entre la production de l’émission et les orateurs. Fort
heureusement, il en est comme Ivan Rioufol, du Figaro, classé parmi les extrémistes
de droite qu’Yves Calvi n’invite plus. Au fil des émissions, ce Rioufol était
devenu la caricature de sa caricature.
Les temps se prêtent aux débats
sur l’économie et la finance. Autant dire qu’il y a là matière à palabres et à
discussions.
C’est ainsi qu’on retrouve
souvent, sur le plateau de C dans l’air le sinistre Michel Godet, la virtuose Agnès
Verdier-Molinié, le fondateur du journal l’Opinion (à droite) Nicolas Beytout,
tous plus libéraux les uns que les autres. Ils ont une hantise : la dépense
publique. Ils ont en horreur la fonction publique — elle a du gras comme dirait
Godet — et surtout, ils détestent les déficits utilisant souvent la métaphore
du bon père de famille qui se doit d’équilibrer les comptes. Comme si la dette était
un fardeau éternel, un outil de gestion condamnable par principe. Ces économistes
n’ignorent quand même pas que des investissements utilisés par plusieurs générations
méritent de ne pas être financés par une seule. D’où le recours à l’emprunt.
Tous ces experts, parfois réunis
ensemble — vous imaginez le discours — s’en donnent à cœur joie contre
Hollande, le gouvernement, la majorité de gauche et le tuttim. Leur credo, à
ces gentilles personnes, c’est le libéralisme. Il faut libérer. Libérer les
chefs d’entreprises des pattes d’une administration tatillonne et finalement
inutile, libérer l’initiative (ça c’est le grand mot l’initiative) et évidemment
l’encourager par des mesures fiscales appropriées, libérer les Français de
toutes ces « charges » car ils n’utilisent jamais le mot de cotisations
sociales. A coups de courbes, de chiffres, de pourcentages, Agnès Verdier-Molinié,
nez pointu lèvres fines, nous administre des pensums sans doute très
intelligents, très pensés mais qui souvent, oublient que derrière les chiffres
qu’elle manipule avec virtuosité, il y a des hommes et des femmes, des familles
à faire vivre et que les solutions qu’elle préconise créeraient, comme elle
dit, un certain choc pour ne pas dire le chaos.
Je ne reproche pas à Yves
Calvi d’inviter les personnes de son choix. Il serait bien que de temps à
autre, il permette aux téléspectateurs nombreux qui suivent ses émissions d’entendre
un autre son de cloche. Il doit bien exister des économistes de gauche, non ?
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