L’événement de ce début de
semaine c’est l’annonce dans le journal Le Monde du système d’espionnage des
communications publiques et privées utilisé par la NSA américaine et visant à écouter
la France entière depuis des années. Edouard Snowdon aura donc permis aux
autorités de notre pays d’apprendre qu’un allié, un ami, peut être l’objet d’attentions
suspectes de la part d’une grande démocratie.
Il faudrait d’ailleurs être
bien naïfs pour s’étonner ou feindre de s’étonner des ces pratiques systématiques
de la part des États-Unis d’Amérique. Depuis les attentats du 11 septembre
2001, les Américains sont devenus paranos. Mais ce serait une lecture
superficielle de leur comportement. Sous prétexte de sécurité, les États-Unis
sont en réalité (comme les Chinois d’ailleurs et les Russes) les plus
importants espions industriels et militaires de la planète. Toutes les
innovations les intéressent. Dans les domaines aussi divers que l’informatique,
le militaire, la médecine, la recherche fondamentale, les relations internationales…les
Américains veulent tout savoir, tout anticiper. Prenant prétexte de la lutte
antiterroriste, ils fouinent, racolent, amassent des milliards de données, de
conversations, de détails utiles aujourd’hui ou demain.
Je ne peux pas croire un seul
instant que les responsables politiques français ignoraient les agissements des
USA. L’important est de savoir s’ils ont pris la mesure du danger (en termes économique
et industriel) et s’ils ont trouvé la parade pour protéger les données
sensibles et les réseaux de la recherche française. Que Manuel Valls déclare,
ce matin, que le gouvernement va demander des explications aux Américains est
bon pour les gogos. L’essentiel est ailleurs. Et si les Français faisaient la même
chose ?
Léonarda. Voilà un prénom
que toute la France connaît mieux depuis l’affaire de l’expulsion de la famille
kosovaro-italienne résidant en France depuis près de cinq années dans des
conditions maintenant mieux connues. Il apparaît que le père de cette famille n’était
pas très net et que le courant de sympathie suscité par l’inadmissible intervention
de la police lors de la sortie scolaire de la collégienne ne pouvait trouver qu’une
légitimité…limitée. Je suis de ceux qui se sont emballés un peu vite, même avec
les réserves de rigueur sur l’ouverture de l’enquête administrative dont les résultats
sont aujourd’hui implacables.
François Hollande, président
de la République, a cru bon de mettre les mains dans le cambouis comme le
faisait Sarkozy, hier. Il a, selon mon humble avis, eu tort de se mêler de
cette affaire d’autant que la solution qu’il a préconisée (le retour en France
de la seule Léonarda) était évidemment impossible. Imagine-t-on une jeune fille
de 15 ans vivre seule, sans sa famille, dans un pays étranger…Il fallait trancher :
ou toute la famille ou personne. Autrement dit, le président de la République
ne devrait pas faire le travail des ministres. Surtout quand ils appliquent la
loi. Je sais bien que l’humanitaire nécessite des aménagements mais l’emballement
des réseaux sociaux et des chaînes d’information en continu trouble la prise de
distance événementielle. Un peu de recul ne ferait de mal à personne.
Samia Ghali, candidate aux
primaires socialistes à Marseille, a fait huer les noms de Hollande et Ayrault
par un public de supporters fanatiques. C’est ce qu’on retiendra de cet
exercice démocratique qui a tout de même fait se déplacer plus de 25 000
Marseillais. D’un côté, le bilan est bon en terme de participation mais il fait
craindre le pire quand on entend la sénatrice (elle a la grosse tête !)
agresser le monde entier parce qu’elle a perdu. Samia Ghali a réussi à mobilier
les habitants des quartiers nord de la ville phocéenne et c’est son grand mérite.
Les électeurs marseillais ont
retenu que si Patrick Mennucci était le candidat de Paris ou de Solférino, et elle,
Samia Ghali s’affichait comme la favorite de Guérini, donc opposée à la métropole
future ils ont surtout intégré qu’elle était la moins bonne chance pour la gauche
de battre Gaudin.
Le maire sortant avait en
effet plus à craindre de Mennucci que de Ghali même s’il sera difficile de
recoller les morceaux entre eux après les déclarations tonitruantes de la sénatrice
et les hurlements de ses fans. Son ego est tel qu’elle n’a, à aucun moment, imaginer
qu’elle allait perdre cette primaire d’où son amertume et son agressivité. Il
lui faudra des semaines pour remonter la pente. Quand on prend part à une élection,
on sait pourtant que le risque de la défaite est inhérent à tout vote démocratique.
A 57 % des suffrages pour Mennucci, il n’y a pas eu photo !
Christiane Taubira a
vivement réagi aux remarques nullissimes de la candidate frontiste qui l’a
comparu à un singe. En évoquant une idéologie « meurtrière et mortifère » du
Front national, Christiane Taubira n’y pas allée de…main morte. Mais elle a
raison. Il est vrai que Marine Le Pen parvient à masquer les fondamentaux du
FN. Et c’est bien là tout le problème. Nicolas Bays, un élu régional
haut-normand, invité sur le plateau du Grand journal s’est présenté tout miel,
tout doucereux, en ayant l’air de ne pas y toucher.
Christiane Taubira dénonce
cette habile mais trompeuse stratégie du faire semblant. Faire semblant de respecter
les institutions, faire semblant de rejeter les extrêmes, faire semblant de
jouer le jeu démocratique. Il suffit de gratter un peu le vernis pour faire
face au vrai visage du FN. Un visage derrière lequel la violence n’est jamais
loin. Une violence faite d’exclusion, de xénophobie, de rejet de l’autre.
Franchement, imagine-t-on ces gens-là au pouvoir, que ce soit dans une mairie
ou à l’Elysée. La paix sociale n’y résisterait pas.
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