Le débat sur l’identité
nationale, initié par Sarkozy, avait dérouté nombre de républicains et Eric
Besson, cheville-ouvrière de la cacophonie alors majoritaire avait eu un mal de
chien à sortir de la nasse dans laquelle il s’était fait piéger. Depuis, il
aspire à diriger un grand club de football, c’est dire le niveau des
aspirations de celui qui avait trahi son camp et ses amis. Depuis, la droite s’était
à peu près tenue. Il a fallu que Fillon exprime son (non) choix entre le FN et
le PS — « je choisirai le moins sectaire
des deux » — pour qu’il libère un espace aux revanchards de tous poils.
Jean-François Copé, depuis l’histoire
du pain au chocolat, attendait l’occasion de faire parler de lui en mal. Léonarda
et la déclaration ambiguë de François Hollande ont libéré ses arrières pensées
devenues avouables. Il prépare un texte de loi remettant en cause le droit du
sol. Ce droit est inhérent à notre histoire et à celle de la République. Un
enfant né sur le territoire français est Français même si ses parents ne le
sont pas. Il lui suffit, à 13 ou 18 ans, de choisir cette nationalité pour que
quiconque ne puisse s’y opposer. Un ancien conseiller de Sarkozy, peu suspect
de sympathie pour la gauche, juge aberrante cette position nouvelle de Copé.
Une position défendue depuis des décennies par le Front national qui se frotte
les mains. D’autant que cette disposition concerne seulement 3000 enfants
chaque année. Pas de quoi fouetter un chat.
Elle illustre quand même la
perte de repères du leader de la droite UMP. Une droite qui les collectionne.
Après son combat contre le mariage pour tous, voilà que Copé demande un espace
Schengen à 5 (impossible à réaliser) et des mesures coercitives contre les
enfants nés quelque part en France et évidemment irresponsables devant l’éternel
face à la nationalité de ses parents.
Le Copé-Collé du programme
du Front national va sans doute permettre aux xénophobes de s’en donner à cœur
joie. Même l’Allemagne, adepte du droit du sang, s’ouvre pourtant au droit du
sol car c’est le sens de l’histoire et le mérite de la civilisation européenne.
La section de Louviers du
Parti socialiste, à une majorité des deux tiers, a décidé de faire l’union avec
le maire sortant de Louviers. Ce vote a défait un vote précédent qui, dans les
mêmes proportions, proposait une liste de rassemblement de la gauche avec les
Verts et le PC. Il se trouve que ces éventuels partenaires n’étaient pas très
chauds pour cette liste rendant de fait caduques les velléités d’indépendance
des socialistes.
Avec une liste NPA-PC, une
liste MODEM, une liste UMP-UDI, une liste FN et une liste Martin-Verts, il
restait alors peu d’espace pour une liste PS autonome. Il est vrai aussi que,
depuis plusieurs mois, François Loncle (député PS) militait pour la liste d’union
avec le maire, que les accords nationaux en faveur des sortants de gauche n’arrangeaient
pas les affaires du PS local et que la poussée (réelle ou apparente) du FN
oblige les candidats de gauche au pouvoir local à se montrer «raisonnables».
Pour autant, je demeure convaincu qu’une analyse détaillée de la gouvernance du
maire sortant, de ses choix budgétaires et de certains investissements de la
CASE ferait apparaître des lignes de faille. Idem pour l’entretien des bâtiments
communaux et de la mairie notamment. Je souhaite que la présence de candidats
PS aide à éviter le tremblement de terre que serait une nouvelle augmentation des
impôts locaux.
En 2011, sous Sarkozy donc
35 000 foyers fiscaux ont quitté la France. C’est beaucoup plus qu’en 2012 sous
Hollande. Il s’agit, pour la plupart d’entre eux, de jeunes désirant chercher
fortune ailleurs. Alors que le consentement à l’impôt se fait plus rare, paraît-il,
et que la colère monte dans les classes moyennes, qui dira que 50 % de l’augmentation
des impositions et des taxes est du aux choix de la majorité Sarkozy. Je n’oublie
pas non plus que Fillon avait déclaré l’état français en faillite et que la
droite a laissé une ardoise de 600 milliards d’euros de dette. Cherchez l’erreur.
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