L’invalidation des comptes
de campagne de Sarkozy devient un immense bourrage de crâne et ainsi une véritable
escroquerie intellectuelle. Maintenant que le Conseil constitutionnel a rendu
publique sa décision, on en sait plus sur les commentaires et critiques de la Commission
du financement et des comptes de campagne. A plusieurs reprises, ces derniers
jours, M. François Logerot, président
de la-dite commission a précisé le contexte de la campagne et indiqué que la
commission avait, à plusieurs occasions, rencontré le candidat Sarkozy ou son équipe
de campagne pour rappeler les règles existantes et les risques encourus.
N’oublions jamais que le
code électoral — et c’est le cas pour toutes les élections dont les élections municipales
— prévoit la nécessité de retracer sur une année complète les dépenses engagées
pour obtenir des suffrages. Tout ce qui ne ressort pas directement de la
fonction exécutive peut et doit être imputé aux candidats.
Nicolas Sarkozy le savait et
c’est ainsi que certaines dépenses de meetings et de sondages ont été réintégrées
dans ses comptes de campagne alors qu’il ne les y avait pas fait figurer. Il en
ira ainsi du maire de Louviers et de ses éditoriaux publiés dans le journal
municipal. Ses attaques contre l’opposition devront sans doute être considérées
comme des arguments de campagne et comme tels, devront être comptabilisées dans
les comptes définitifs. Il suffira d’un citoyen de Louviers pour y veiller.
Alors, plutôt que de crier à
l’acharnement ou à je ne sais quel antisarkozysme primaire, les suppôts de l’ancien
président feraient mieux de balayer devant leurs portes et de reconnaître leur
imprudence ou leur témérité. Imprudence en cas de défaite et témérité parce qu’ils
imaginaient sans doute que Sarkozy ne pourrait être battu et bénéficierait de
la jurisprudence Dumas qui veut que la majorité des suffrages ne soit pas
remise en cause par un biais institutionnel. Comme le dit bien Mme Narassiguin
(voir plus loin) les avantages de la fonction de Sarkozy ajoutés à un
financement illégal le plaçaient dans une situation terriblement favorable et
la rupture d’égalité entre les candidats sautait aux yeux. Avec Sarkozy, c’est
toujours la même chose : La loi et les règlements, c’est bon pour les
autres. Le Conseil constitutionnel (avec une majorité sensiblement à droite) en
a jugé autrement.
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