Christine Lagarde est
convoquée devant la cour de Justice de la République (celle qui juge les
ministres même anciens) afin d’être mise en examen dans l’affaire de l’arbitrage
très favorable à Bernard Tapie. Lors de la campagne électorale présidentielle,
nombre d’observateurs avaient noté que la victoire de Nicolas Sarkozy était
essentielle pour lui-même (Karachi, Balladur, comptes de campagne, Bettencourt
etc.) pour plusieurs de ses collaborateurs (Guéant) et des ministres (Lagarde).
Sa défaite permet effectivement aux juges d’enquêter et de découvrir le pot aux
roses…pas forcément socialistes.
Il paraît que Christine
Lagarde, convoquée jeudi et vendredi, a le trac et est traumatisée. Elle a
selon ses avocats, l’impression d’avoir été utilisée (mais par qui ?) et
de ne pas être directement concernée par les énormes dommages et intérêts
accordés à l’ancien président de l’OM, au patron des journaux du sud, au régatier
propriétaire d’un yacht de 80 mètres !
D’ailleurs, pour couronner
le tout, Pierre Moscovici a annoncé ce matin que l’Etat allait se pourvoir
contre l’arbitrage en faveur de Tapie et que le droit le permet dans la mesure
où une fraude serait avérée. Tapie crie au scandale évidemment ! Il se déclare
victime des socialistes alors qu’en réalité ce sont les contribuables qui sont
victimes de Tapie. La gauche ne serait pas la seule à se réjouir de l’évolution
du dossier. Il se trouve que François Bayrou, ancien député MODEM, et
Charles de Courson (UDI) ont également protesté contre l’attitude de l’Etat
sarkozyen à l’égard de Tapie.
Même si ce ne sont pas des
preuves, les multiples rendez-vous entre Tapie et Sarkozy à l’Elysée (nous n’avons
jamais parlé d’arbitrage affirme Tapie…mais sans doute du climat !) entre
Tapie et Guéant semblent démontrer que Christine Lagarde n’était pas en première
ligne mais plutôt aux ordres du chef.
François Hollande, quant à
lui, est magnanime : il a confirmé à Mme Lagarde, en mars dernier, que la France
ne ferait rien pour la démissionner de la présidence du FMI. S’agit-il de
reconnaître les compétences de cette dame, de donner acte au fait qu’elle
aurait été instrumentalisée, que la France est d’accord avec la politique du
FMI ? Nul ne le sait. Il est vrai que Sarkozy avait fait nommer Dominique
Strass-Kahn avec les conséquences que l’on sait. Souhaitons à notre président
un choix justifié sinon…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire