22 mai 2013

Christine Lagarde risque la mise en examen dans l'affaire de l'arbitrage Tapie


Christine Lagarde est convoquée devant la cour de Justice de la République (celle qui juge les ministres même anciens) afin d’être mise en examen dans l’affaire de l’arbitrage très favorable à Bernard Tapie. Lors de la campagne électorale présidentielle, nombre d’observateurs avaient noté que la victoire de Nicolas Sarkozy était essentielle pour lui-même (Karachi, Balladur, comptes de campagne, Bettencourt etc.) pour plusieurs de ses collaborateurs (Guéant) et des ministres (Lagarde). Sa défaite permet effectivement aux juges d’enquêter et de découvrir le pot aux roses…pas forcément socialistes.
Il paraît que Christine Lagarde, convoquée jeudi et vendredi, a le trac et est traumatisée. Elle a selon ses avocats, l’impression d’avoir été utilisée (mais par qui ?) et de ne pas être directement concernée par les énormes dommages et intérêts accordés à l’ancien président de l’OM, au patron des journaux du sud, au régatier propriétaire d’un yacht de 80 mètres !
D’ailleurs, pour couronner le tout, Pierre Moscovici a annoncé ce matin que l’Etat allait se pourvoir contre l’arbitrage en faveur de Tapie et que le droit le permet dans la mesure où une fraude serait avérée. Tapie crie au scandale évidemment ! Il se déclare victime des socialistes alors qu’en réalité ce sont les contribuables qui sont victimes de Tapie. La gauche ne serait pas la seule à se réjouir de l’évolution du dossier. Il se trouve que François Bayrou, ancien député MODEM, et Charles de Courson (UDI) ont également protesté contre l’attitude de l’Etat sarkozyen à l’égard de Tapie.
Même si ce ne sont pas des preuves, les multiples rendez-vous entre Tapie et Sarkozy à l’Elysée (nous n’avons jamais parlé d’arbitrage affirme Tapie…mais sans doute du climat !) entre Tapie et Guéant semblent démontrer que Christine Lagarde n’était pas en première ligne mais plutôt aux ordres du chef.
François Hollande, quant à lui, est magnanime : il a confirmé à Mme Lagarde, en mars dernier, que la France ne ferait rien pour la démissionner de la présidence du FMI. S’agit-il de reconnaître les compétences de cette dame, de donner acte au fait qu’elle aurait été instrumentalisée, que la France est d’accord avec la politique du FMI ? Nul ne le sait. Il est vrai que Sarkozy avait fait nommer Dominique Strass-Kahn avec les conséquences que l’on sait. Souhaitons à notre président un choix justifié sinon…

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