Jean-Luc Mélenchon et ses amis revisitent le film les 12 salopards. Sauf que dans le nouveau scénario, les salopards sont 17. Ces salopards ont un nom, une adresse, ce sont les ministres des finances de l'Eurogroupe qui viennent d'entériner les mesures financières proposées par la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne) au gouvernement chypriote. Le journal Libération s'interroge sur les dérapages de plus en plus nombreux en politique.
Les insultes, les injures s'épanouissent avec éclat et rendent vain le besoin d'apaisement du débat. Il est évident que les auteurs de blogs, de tweets, de SMS anonymes et irresponsables contribuent à cette dégradation. Denis Szalkowski a rédigé une charte éthique à l'usage des blogueurs de l'Eure. Il suggère d'éviter les attaques personnelles sur le physique ou sur les caractères privés des participants d'ailleurs de moins en moins nombreux sur la toile euroise. Cette charte, pour avoir une quelconque utilité devrait être approuvée par la majorité des plumitifs et des informateurs. Mais pour avoir une certaine expérience, j'imagine que les élus, par exemple, ne vont pas se sentir concernés par cette retenue car ils sont nombreux à dépasser les bornes. L'exemple récent du maire de Louviers diffamant l'un de ses collègues est exemplaire de ce qu'il convient de ne pas faire. Et comme l'a bien précisé Marc-Antoine Jamet, il n'a pas été la seule victime des multiples canaux d'agression de l'édile lovérien. Depuis des années, selon ses humeurs et le contexte, il attaque MAJ, les socialistes en général ou en particulier, des militants de tout acabit (Verts, NPA, etc.) sans ménager ni les personnes, ni leurs proches.
Pour en revenir à Mélenchon, je ne suis pas d'accord avec ceux qui pensent que la mise en cause de Pierre Moscovici s'appuie sur l'antisémistime. Mélenchon n'est pas antisémite. Simplement, il utilise des métaphores redoutables, assène des mots comme autant de coups et se situe clairement dans l'opposition au gouvernement. On ne peut tout de même pas lui reprocher d'avoir du talent et d'en user sinon d'en abuser. Les socialistes doivent cesser de faire le dos rond et d'envoyer Harlem Désir sur les plateaux de télévision. Il faut des responsables d'un haut niveau pour contrer Mélenchon. Aux socialistes de mieux expliquer, de mieux argumenter, de faire preuve de pugnacité et d'audace. On verra bien ce qui se passera ce soir avec François Hollande.
La manif pour tous, nous apprend un blogueur du journal Le Monde, n'est pas aussi naïve ni ingénue qu'on le croit parfois. Ce blogueur attentif et intelligent a recensé l'ensemble des associations qui ont appelé à manifester dimanche dernier à Paris. Il se trouve que nombre d'entre elles n'ont aucune existence légale, sans bureau, sans déclaration officielle, et que 95% des autres sont tenues par des catholiques intégristes, des amis de Christine Boutin, d'anciens militants de « laissez les vivre » luttant contre l'avortement. J'ai même découvert de nombreux messages et tweets invitant les manifestants à déborder la manif pour gagner les Champs Elysées. Autrement dit, ces débordements ont été calculés, programmés et réalisés par des fanatiques tout à fait conscients de leurs actes. Ils peuvent se plaindre aujourd'hui. Mais les preuves sont publiques. Frigide Barjot n'est pas tombée du ciel auquel elle croit. Elle s'est engagée depuis longtemps contre toutes les mesures progressistes concernant les femmes et les mœurs.
Des groupuscules d'extrême droite ont trouvé intelligent de créer des sites genre « printempsfrançais » à l'image des printemps arabes comme si la France vivait sous un régime dictatorial. On en revient toujours au même constat : la droite tendre ou dure juge le gouvernement de François Hollande illégitime. La droite n'a pas accepté le vote des Français et chaque acte ou chaque décision, devient le prétexte à un dévoiement absolu. Que cela plaise ou non, la démocratie passe par le suffrage. Le président a été élu pour cinq ans et la majorité au Palais Bourbon pour une durée équivalente. La droite pourra crier, elle ne reviendra pas au pouvoir avant. Sauf coup d'état, ce qu'on ne peut jamais exclure totalement. Souvenons-nous, même si la situation française n'est pas comparable, au Chili de Salvador Allende. La CIA a fait ce qu'il fallait pour mettre un terme à son action et à sa vie.
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