26 septembre 2012

En Espagne, la crise économique et sociale frappe durement

Manifestation de rue à Séville. (photo JCH)
 Je rentre d'un voyage à Séville. Lors de cette semaine passée dans le sud de l'Espagne, j'ai pu constater combien la situation de certaines personnes était devenue dramatique. Bien que l'Andalousie soit une des rares régions de la péninsule ibérique à être demeurée à gauche lors des dernières élections, la ville de Séville a viré à droite.
Ce changement a eu des des conséquences directes et concrètes pour la population. En plus des abaissements de retraites et de salaires pour les fonctionnaires dans des proportions parfois extrêmes, abaissements décidés par le pouvoir central, les Sévillans doivent également faire face à un renouveau idéologique bien trop marqué à droite. Lors d'une rencontre avec une responsable de compagnie de théâtre, j'ai mesuré combien la hausse de la TVA sur la culture allait avoir de fâcheuses conséquences. « Non seulement, la commune ne veut plus prendre intégralement en charge le fonctionnement des lieux, mais en plus, nous devons affronter les effets des mesures rétrogrades. » Ces mesures ? Ce sont la diminution des subventions, la perte d'autonomie des compagnies, la baisse de fréquentation du public surtout composé des classes moyennes, les plus touchées par les mesures gouvernementales et locales.
Les manifestations récentes de Madrid et les incidents qui en ont découlé (comme en Grèce il n'y a pas si longtemps) expriment une angoisse que les Français ne mesurent pas encore. Malgré les plans sociaux, la faible croissance, les multiples suppressions d'emplois, nous continuons à nous soigner, à aller au spectacle (pour ceux qui aiment) à nous déplacer, à consommer. A Séville le litre de gazole approche les 1,50 euro, le sans plomb atteint 1,70 euro. Nombreux sont ceux qui ne se soignent plus. Ne vont plus au cinéma. Les prix des logements chutent. Le nombre de locations explose. Aujourd'hui, la droite privilégie la corrida, les fêtes saintes, les processions de la vierge, l'opéra…mais oublie l'essentiel : le quotidien des Espagnols. En écoutant Jacques Généreux, hier soir dans C dans l'air, j'ai compris pourquoi il ne fallait pas adopter le traité budgétaire européen. En ce sens la gauche du PS a raison de proposer de s'ériger contre le traité Merkosy.

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