Ne pas crier avec les loups. Respecter la présomption d'innocence. Ne pas se contenter des procès d'intention. Certes, tout cela est bel et bon. Mais s'il est prouvé que des membres de la Fédération socialiste du Pas-de-Calais ont commis les faits dont plusieurs les soupçonnent, s'il est attesté qu'Arnaud Montebourg a raison en demandant une enquête interne sur une organisation aboutissant à de la corruption ou un enrichissement personnel, alors il ne sera pas question de solidarité de parti ou d'esprit de famille. Il faudra nettoyer les écuries et mettre au rencard ceux qui ont usé de moyens inadmissibles.
Quand on est adhérent d'un parti de gauche, comme je le suis, ce n'est pas pour cottoyer des délinquants. Quand on est membre du parti socialiste comme je le suis c'est parce qu'on croit à des valeurs. Il serait pitoyable de cohabiter dans le même parti avec des élus et des responsables qui en prennent à leur aise avec les règlements et les lois. La droite, avec les affaires de Karachi, les financements de la campagne Balladur, l'affaire Takiedine, les affaires Bettencourt-Woerth, les atteintes à la vie privée (DSK) sans oublier Clearstream et le toutim, est fort mal placée pour donner des leçons à qui que ce soit. Marine Le Pen peut tenter de laver plus blanc que blanc, on sait comment son père a bâti sa fortune personnelle.
Le problème est que nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes et qu'il est scandaleux que la gauche, des hommes et des femmes de gauche, ne soient pas exemplaires. Pourquoi les électeurs choisissent-ils la gauche ? Parce que, théoriquement, ses militants, ses responsables, ses élus, sont animés par le souci de défendre l'intérêt général et non par l'appât du gain. Ils sont normalement désintéressés. La gauche c'est la recherche d'un idéal, ce sont des objectifs à atteindre pour permettre aux sans grades, à ceux qui ne sont rien, « de devenir tout » comme l'affirmait Sieyès en d'autres temps.
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