Cette courte phrase désormais célèbre de Nicolas Sarkozy prononcée le 6 mars 2010 au salon de l’Agriculture en disait long sur les convictions écologiques du président de la République et sur la farce qu’a été le fameux Grenelle de l’Environnement au début du quinquennat. Beaucoup plus long qu’un long discours…
L’Environnement, ça n’était intéressant pour Nicolas Sarkozy, à l’égal aujourd’hui de la chasse aux Roms, qu’en fonction de ce que cela peut rapporter, électoralement parlant. Heureusement pour nous que l’abolition de la peine de mort est une des conditions incontournables imposées aux pays membres pour être dans l’Union européenne. Car, au train où vont les choses, et pour peu qu’il eut été convaincu que cela lui apporterait la victoire aux prochaines présidentielles, on peut parier qu’il aurait proposé sans aucun état d’âme de revenir sur son abolition.
Dans un brillant exposé, le constitutionnaliste Guy Carcassonne, a expliqué il y a quelques jours que la volonté de Nicolas Sarkozy de priver de leur nationalité des citoyens français depuis moins de dix ans pour quelque crime que ce soit, était dangereuse autant qu’absurde. Et qu’elle n’avait aucune chance de franchir le barrage du Conseil constitutionnel, si par hasard une loi qui la mettrait en œuvre devait parvenir jusque là. Ce n’est donc que gesticulation. Nous voilà un peu rassurés.
Mais revenons à l’Environnement. Sans doute quelques unes des mesures décidées, en raison d’avantages fiscaux insuffisamment cadrés, ont à l’usage des effets pervers. C’est le cas par exemple du photovoltaïque. Ces derniers temps ont surgi de nulle part un nombre incalculable d’éphémères entreprises, faisant miroiter les avantages mirifiques de la défiscalisation. C’est tellement dans l’air du temps ! Mais dans la perspective des mesures d’économies envisagées pour le prochain budget, réduire les aides ou incitations fiscales pour les Français qui sont prêts à investir dans une meilleure isolation de leur habitation est d’une totale stupidité. C’est pourtant ce que s’apprêterait à faire le Gouvernement au nom de la rigueur.
Alors que la catastrophe environnementale mondiale se précise – il suffit d’évoquer la canicule et ses conséquences en Russie ou les inondations dramatiques au Pakistan -, le temps nous est compté pour réorienter toute notre production vers un mode de vie beaucoup plus respectueux des ressources de la planète et plus économe en énergie. Ce devrait être la tâche à laquelle s’attaquerait prioritairement un gouvernement responsable, et l’on n’entend parler, alors que nous sommes loin d’être sortis de la crise financière et de ses conséquences, que du retour indispensable de la croissance, comme solution miraculeuse de tous les problèmes. Sans même se préoccuper du type de croissance. Travailler plus, produire plus, n’importe quoi, n’importe comment, pourvu qu’il plaise au CAC 40 et au marché !
Reynald Harlaut
Parti de Gauche
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