« Nicolas Sarkozy est pris à son propre piège. À force de gesticuler et de dire aux Français tout et son contraire, ils ne l’écoutent plus. Pire, ils ne l’entendent plus. Le discrédit qu’apportent chaque jour sur sa personne et sur son gouvernement de nouvelles révélations sur leurs pratiques insensées fait monter l’exaspération des citoyens. Le premier objectif de nos gouvernants paraît n’être pas de servir l’État, mais de se servir, eux et leurs riches amis du XVIème et de Neuilly. Ils vivent ainsi sans aucun complexe, tels des parasites, sur le dos du contribuable auquel ils ont encore l’audace de réclamer davantage d’efforts et de sacrifices.
Nicolas Sarkozy a beau dire et beau faire, l’enfumage ne fonctionne plus. Alors, rompant une fois de plus le pacte républicain dont il est le garant, il cherche, comme avant lui dans les pires moments de l’histoire la droite, mais encore plus l’extrême droite, savent le faire, des boucs émissaires.
L’épouvantail de l’insécurité étant désormais le seul moyen qui lui reste pour tenter de reprendre pied, il en use et en abuse. Et comme croît, nous le répétons, la désespérance et l’exaspération, chaque nouvelle flambée de violence croît hélas en intensité. Et la répression policière, organisée par le ministre de l’Intérieur Hortefeux prend de nouvelles formes, de plus en plus inquiétantes.
Qu’on ne se méprenne pas. Nous ne prendrons pas ici la défense de ceux qui tirent à balles réelles sur des policiers. Mais, contre une poignée d’individus dangereux, punir ainsi tout un quartier ou une communauté en envoyant tourner des nuits entières au-dessus de leurs têtes des hélicoptères équipés de projecteurs, où se croit-on ? En Afghanistan ? Dans une guerre anti-terroriste ? Cette façon de faire est de la pure provocation et ne peut qu’aggraver à terme une situation tendue à l’extrême.
Et c’est ce moment que choisit Nicolas Sarkozy pour annoncer la tenue d’une réunion le 28 juillet à l’Élysée, chargée d’examiner les "problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms". Hier, à 18H00, à Caudebec-lès-Elbeuf, sur le Clos Allard, un terrain en bord de Seine bordé par la Voie de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme – cela ne s’invente pas – qu’occupent plusieurs fois par an les gens du voyage, pas moins de trois cars de CRS étaient stationnés à quelques mètres du campement. Si ce n’est pas là de la provocation, cela y ressemble à s’y méprendre.
Nicolas Sarkozy joue avec le feu. Il joue un jeu extrêmement dangereux. Et l’on voit parfaitement ce qu’il espère : une « bonne » flambée de violence comme en 2005, qui flanquerait une peur salutaire aux Français, leur ferait oublier tout le reste, et, espère t-il, les ressouderait derrière lui. C’est dans ce piège qu’il ne faut surtout pas tomber. »
Reynald Harlaut
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