L'affaire des deux appartements de fonction de Christian Estrosi, ministre (photo) dont l'un est occupé par sa fille étudiante à Paris, a été révélée par le Canard enchaîné. Elle illustre, une fois de plus après l'affaire Gaymard (1) les comportements amoraux de gens qui se considèrent comme au-dessus des lois et s'autorisent tout.
Il est même symptomatique que le maire de Nice ait convoqué la presse pour qu'elle visite les «soupentes», comme il dit, mis à sa disposition. Les journalistes ont surtout visité des appartements bien plus grands que ceux annoncés et visiblement peu habités.
Ce qui est choquant, c'est que M. Estrosi ne trouve pas sa situation…choquante. Que des ministres bénéficient de conditions matérielles leur permettant d'exercer leur fonction avec un maximum d'aisance pratique, cela n'a rien de révoltant. La République a le devoir de permettre à l'exécutif de travailler dans de bonnes conditions. Il est plus surprenant d'apprendre que l'un des appartements de fonction du ministre Estrosi est occupé (quand il l'est) par la fille du ministre, étudiante à Paris. M. Estrosi, divorcé, vit avec sa fille, assure-t-il. En fait, il s'octroie un privilège moralement répréhensible.
Le Canard enchaîné est une exception dans la presse française. Ses journalistes sont bien informés et ils se sont spécialisés dans la dénonciation d'excès et de pratiques discutables de la part de ceux et celles qui doivent veiller au bon emploi des fonds publics. C'est grâce à ce journal que les Français ont eu connaissance des pratiques douteuses de nombreux politiques en matières immobilière, foncière, financière. Il est sain que notre démocratie bénéficie des conseils avisés d'un Canard qui ne boîte pas.
(1) Du nom de cet ancien ministre qui occupait 600 m2 dans son ministère à Paris avec son épouse et ses huit enfants alors qu'il était propriétaire d'un appartement privé dans la capitale.
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