Rien ne vaut une course d'équipe. (photo JCH)
On a beaucoup raillé ma prise de position en faveur de l'adhésion de la CASE à la CREA ou en Français clair à l'agglomération de Rouen. Contrairement aux opinions publiquement affichées par Franck Martin et par Bernard Leroy — ce dernier toujours fébrile à l'égard des dirigeants rouennais — hostiles au Grand Rouen, je suis de plus en plus persuadé que la communauté d'agglomération Seine-Eure a tort de ne pas monter dans le train qui passe. Et qui va passer de plus en plus vite.
Si j'utilise cette expression du train qui passe, c'est justement parce que le Département a publié son étude concernant les lignes à grande vitesse et que la CASE pourrait être une plaque tournante du futur réseau. Que pèsera la voix de Seine-Eure face aux mastodontes que sont le Grand Paris, le Grand Rouen, le Havre et Caen ? La lecture des articles relatifs aux craintes de Louviers face au futur contournement d'Elbeuf n'est-il pas symbolique de l'impuissance de notre ville et de ses élus qui veulent avoir leur mot à dire sans être sûrs d'être écoutés ?
Soyons concrets. La CASE c'est un peu plus de 60 000 habitants. Les atouts du site sont nombreux : situation géographique (l'A13, la Seine, les nationales) équilibre rural-urbain, développement touristique, implantations industrielles porteuses d'avenir (malgré la fermeture de plusieurs entreprises et la croissance du chômage) mais les obstacles se comptent aussi en nombre : vieillissement de la population, villes moyennes malheureusement concurrentes, certains élus trop obsédés par le pouvoir « qui ne veulent pas donner les clés de leur fief aux seigneurs de Seine-Maritime ».
Franchement, ces réflexions peu politiques ne sont pas à la hauteur des enjeux et des ambitions que des élus devraient avoir pour leur territoire. Je rappelle que la CREA (1) c'est 473 000 habitants, un budget conséquent, des services publics maîtrisés, des mutualisations positives (transports par exemple) et la capacité de discuter d'égal à égal avec Le Havre et Caen. Le dialogue devrait donc être ouvert entre Laurent Fabius, président de la CREA et les élus de la CASE.
La crise oblige à des gestes forts. Limiter les gaspillages et rationaliser les fonds publics, cela devient encore plus indispensable qu'hier. Les élus d'Andé ont mis des années avant d'accepter l'entrée de leur commune dans la CASE. Aujourd'hui, ils ne le regrettent pas. Il en ira de même demain pour ceux qui auront le courage de rejoindre la CREA.
(1) CREA : communauté Rouen-Elbeuf-Austreberte
1 commentaire:
Il faudrait donc être gros pour être "heureux". Pour ma part, je ne le crois lorsque l'on voit les distorsions de devis des entreprises selon qu'ils soient destinés aux petites communes ou aux communautés de communes et d'agglo.
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