Bernard Stirn, Françoise Fabiani et François Loncle
S'il n'avait pas été membre du PCF jusqu'en 1984, il est évident que Guy Braibant serait devenu président de la section contentieux du Conseil d'Etat. Dans ce beau pays de France, le marqueur politique a été, est (sera ?) un motif de stigmatisation même s'il y avait belle lurette que les communistes, pour avoir été quelque temps plus à l'est qu'à Gauche, servaient l'Etat avec loyauté.
Ainsi, Guy Braibant, juriste et éminent spécialiste du droit international, professeur à Sciences Po et à l'ENA, a formé bien des têtes pensantes, rédigé de multiples ouvrages de référence et participé à l'évolution et à la construction de la jurisprudence frappée de contemporanéité.
Pour inaugurer la rue Guy Braibant de Saint-Cyr-la-Campagne, ce matin, et dévoiler la plaque idoine, Jean Meslin, maire, avait convié bien des proches de celui qui est décédé en 2008, au mois de mai, et qui depuis 20 ans, avait secondairement résidé dans ce magnifique village de la vallée de l'Oison. Françoise Fabiani, sa compagne, François Loncle, député, Bernard Stirn, conseiller d'Etat, ont été rejoints par Jacques Fournier, ancien président de la SNCF (1) Nicole Questiaux et Anicet Le Pors, anciens ministres de François Mitterrand.
Tour à tour les différents orateurs, ont rappelé le rôle important de Guy Braibant dans l'histoire de notre droit. Bernard Stirn fut un de ses élèves et aussi le coauteur d'un ouvrage commun (2). Bernard a bien expliqué l'insertion de Guy Braibant dans ce village de l'Eure où il échappait au tumulte de la vie parisienne et se consacrait au travail inlassable d'un juriste exceptionnel. François Loncle rappela comment Guy Braibant fut l'ouvrier essentiel de la Charte des droits fondamentaux liée au projet de traité constitutionnel rejeté par les Français en 2005. Il est vrai que, depuis, cette charte est annexée au Traité de Lisbonne.
Donner le nom d'une rue à Guy Braibant c'était donc le faire citoyen d'honneur d'un village qu'il a beaucoup aimé. Le conseil municipal de Saint-Cyr-la-Campagne, unanime, a souhaité que la postérité s'interroge en lisant le nom de celui qui fut l'animateur de la commission supérieure de codification, si importante pour s'y retrouver dans les arcanes du droit.
(1) Guy Braibant : un grand juriste au service des libertés, Jacques Fournier, conseiller d'État honoraire, sur son blog action publique, 23 octobre 2008 (tiré de la Revue administrative, n° 365, septembre 2008).
(2) Guy Braibant & Bernard Stirn, Le droit administratif français, Presses de Sciences Po et Dalloz (ISBN 978-2247059126)
3 commentaires:
Je me permets une petite rectification, concernant l'invitation des "proches". Je suis sa petite-fille, et je n'ai pas été tenue au courant de cet évènement auquel je me serais bien entendu rendue...Aucun autre membre de la famille n'étant présents pour la même raison, quel est le sens du mot "proches"???
Chère Sarah, vous imaginez bien qu'étant ami avec François Loncle et Bernard Stirn, je ne suis nullement au courant du rôle des puissances invitantes et des formes choisies par les organisateurs.
Je souhaite seulement que vous ayiez pu apprécier ce geste public à l'égard de la mémoire de votre illustre grand-père qui aimait bien la Normandie et ce charmant village de la vallée de l'Oison.
Oui j'imagine bien... Je vous remercie de votre article qui est un bel hommage à mon grand-père et compte bien emprunter la rue qui porte son nom un jour...
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