« Hier, il survolait en hélicoptère le littoral charentais et vendéen si cruellement frappé par la tempête et annonçait la création d’une mission d’inspection devant sous dix jours lui rendre un rapport sur les responsabilités qui ont conduit au désastre que l’on sait. Il disait son incompréhension et fustigeait le laxisme qui a conduit à l’attribution de permis de construire accordés par centaines sur des zones inondables en bordure littorale, miraculeusement transformées en zones constructibles au cours des dernières décennies.
Aujourd’hui, dans une interview à la revue « L’Architecture d’aujourd’hui », essentiellement consacrée à son projet du Grand Paris, il déclare : « les principes de notre démocratie – liberté, égalité, fraternité – doivent s’appliquer dans le Grand Paris autant qu’ailleurs. […] À l’évidence, il faut inventer des conditions permettant plus de liberté: liberté de construire plus et mieux ». Le contraire exactement de ce qu’il disait la veille. Mais c’est devenu chez lui un exercice si habituel qu’on n’y prête plus guère attention.
Cependant, à y regarder d’un peu plus près, est-ce donc autre chose que cette logique libérale dont il est le plus ardent défenseur, cette logique de profit, qu’elles qu’en soient les conséquences, qui a amené à cette situation ? À observer attentivement les différents reportages télévisés, il apparaît clairement que pour l’essentiel, les zones les plus cruellement touchées par la catastrophe sont constituées d’habitat résidentiel neuf ou récent, mais datant de moins de trente ans. Installé dans des zones où les anciens, avec leur bon sens, ne se seraient jamais aventurés à construire. Et l’on se dit que la catastrophe de Vaison-la-Romaine où l’on avait bâti un lotissement dans le lit de la rivière n’était qu’un cruel avertissement dont beaucoup des enseignements n’ont manifestement pas été tirés.
Dans cette logique de liberté de construire que défend le président de la République, qui d’autre que la Droite a utilisé tous les arguments et tous les moyens dont elle disposait pour s’opposer autant qu’elle a pu le faire à la création de la loi Littoral et à sa mise en œuvre. De même avec le Conservatoire du littoral dont la création fut combattue avec acharnement par les mêmes. C’était, selon le terme consacré, une atteinte intolérable à la liberté de construire et le spectre abhorré du collectivisme. L’empêchement, au nom de l’intérêt général, de bétonner en rond pour ses copains dont Martin Bouygues.
Alors, les larmes de crocodile de Sarkozy, les Français les apprécieront à leur juste valeur.
Reynald Harlaut
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