8 décembre 2009

Nicolas Sarkozy, président de la République ou ministre…du culte ?


« Je veux l’Église chez elle et l’État chez lui ». (Victor HUGO)

« Le Président de la République doit être le garant des institutions et des valeurs qui fondent notre République : séparation du politique et du religieux, renvoi du religieux à la sphère strictement privée, protection de la liberté individuelle, neutralité vis à vis des cultes. Or, depuis le début de son mandat, Nicolas Sarkozy a manifestement confondu la fonction présidentielle avec celle de «chef des croyants», bafouant publiquement et régulièrement le principe laïc comme valeur et comme système.

Déjà en 2004, il dissertait sur la « nécessité » pour la République de déléguer certaines missions aux religions, et il avait évoqué la possibilité de revenir sur la Loi de 1905 dite de séparation des Églises et de l’État.

Les expressions de Nicolas Sarkozy sur la République et la sphère religieuse n’ont été que surenchères et provocations : le 5 décembre 2007, à Constantine, il réduisait les civilisations aux religions, la civilisation arabe à l’Islam, la civilisation occidentale à la chrétienté, disait «nous» en parlant…des chrétiens…

À Latran, le 20 décembre 2007, il affirmait : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur ». Depuis quand les instituteurs et les curés rivalisent-ils pour la transmission des valeurs aux enfants ? On déduit également du propos présidentiel que le rôle de l’instituteur est apparemment mince et bien inférieur à celui du curé. Le faible rôle des enseignants justifie donc probablement la suppression de milliers de postes dans le cadre du budget de l’Etat…

En 2008, Nicolas Sarkozy s’emballait sur la prétendue suprématie de la spiritualité et des valeurs religieuses sur toutes autres formes de valeurs ; ceci au mépris des populations ne se réclamant d’aucune religion, créant ainsi une discrimination inacceptable. Dans le contexte actuel de montée des extrémismes religieux, il est allé jusqu’à dire que les malheurs du 20ème Siècle étaient dus à la «redoutable absence» de l’idée de Dieu ! C’est le Président de la République française qui le dit, niant plus de deux siècles de combat républicain…..

Plus récemment, depuis le décret du 19 avril 2009, l’Etat reconnaît les diplômes délivrés par les institutions d’enseignement catholique, abandonnant le monopole de délivrance des diplômes par l’Etat, et par suite, rompant l’égalité entre les étudiants (on peut légitimement s’interroger sur la valeur de tels diplômes délivrés par des établissements dont l’habilitation repose sur des critères non scientifiques).

Dernièrement, notre Président a fait adopter par sa majorité la Loi Carle (votée le 28 septembre dernier par l’Assemblée nationale) qui confirme l’obligation du financement public des écoles privées. Cette nouvelle attaque à l’encontre de la laïcité constitue une remise en cause sans précédent d’un des piliers de notre République. C’est en réalité un système d’enseignement inégalitaire et communautariste, une école de ségrégation sociale qui cherche à forcer le passage !

La « rupture » promise par M. Sarkozy, c’est d’abord aujourd’hui celle du «pacte républicain», censé garantir le respect de la liberté absolue de conscience et de toutes les religions par l’élaboration d’un espace public démocratique préservé de toute influence religieuse.

Par leur attachement à la séparation des Églises et de l’État régie par la Loi de 1905, les hommes et les femmes du Parti socialiste réitèrent avec insistance au Président de la République leur vive opposition à toutes les tentatives de voir les Églises dogmatiques s’ingérer dans les affaires de l’État. »

(communiqué du Parti socialiste)

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