Le problème avec certains hommes politiques et certaines femmes aussi, c'est qu'ils aiment pratiquer le on et le off. Le on est évidemment beaucoup moins passionnant que le off. Franz-Olivier Giesbert (PDG de l'Express) s'est fait une spécialité du Off. Pendant des années, il a noté les verbatim de ses rencontres avec certains (dont Jacques Chirac) en se disant : un jour je publierai ces textes qui ne sont pas (aujourd'hui) publiables. Avec Nicolas Sarkozy, le on et le off se mélangent. Tantôt il autorise la publication des confidences habilement distillées, tantôt il préférerait que ces remarques au débotté soient tues.
Après son repas avec divers députés de Gauche et de Droite, l'homme est suffisamment madré pour savoir que ses propos seraient rapportés à l'extérieur. Il se trouve qu'un journaliste de Libération a eu un quasi compte-rendu sténographique des déclarations de Nicolas Sarkoy. Il a fait son devoir de journaliste libre et indépendant, il les a publiés dans le quotidien.
Cris d'effroi de la Droite : Comment ? Jamais le Président n'a tenu de tels propos ! EtFrédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP de protester après le tollé de la presse étrangère. Et surtout de mettre en cause la crédibilité des journaliste et directeur de Libération en les accusant de mentir effrontément.
Laurent Joffrin, directeur de Libé et pas né de la dernière pluie médiatique, confirme intégralement les dérapages de Nicolas Sarkozy ! Il va même jusqu'à exiger des excuses de l'UMP pour atteinte à la bonne foi et à la vérité. Etonnez-vous, mais je fais confiance à 100 % à Laurent Joffrin ce qui veut dire que les écarts de langage de Nicolas Sarkozy sont avérés et qu'ils sont ravageurs.
Racaille, Karcher, cass'toi pov con, moi je...Eric Woerth a beau assurer que Nicolas Sarkozy n'a pas l'amour de lui-même, on préférerait qu'il ait un peu plus d'amour-propre et sache se tenir en sachant tenir sa langue. Durant ma longue carrière de journaliste, j'ai aussi été témoin de propos off. Quand ils étaient vraiment off, je les ai tus pour maintenir un lien de confiance. Je dois à la vérité de dire que ceux que j'avais entendus, je les avais bien entendus. Le délai de prescription étant passé, peut-être devrai-le les révéler un jour ?
1 commentaire:
Quand on sait ce que Sarkozy pense des journalistes...
Selon le Canard enchaîné de la semaine passée, il aurait dit à leur propos, à la suite des commentaires sur son hébergement par un hôte assez trouble lors de son voyage au Mexique : "Les journalistes, ce sont des nullards, il faut leur cracher à la gueule, il faut leur marcher dessus, les écraser. Ces sont des bandits. Et encore, les bandits, eux, ont une morale".
Qu'attend Ségolène Royal pour leur demander pardon au nom de la liberté de la presse ?
Reynald Harlaut
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