22 avril 2009

Le président iranien fait fuir les ambassadeurs de l'Union européenne

Il se trouve que j'étais à Genève, ce mardi, au moment même où le président iranien Ahmadinejad prenait la parole à la tribune de l'ONU pour dénoncer l'Etat israélien comme "raciste". Et le porte-parole des Mollahs de partir en guerre à nouveau contre l'Etat sioniste, conquérant et fauteur de guerre selon son point de vue très particulier. Pendant ce temps, sur la place des Nations, à quelques encablures de l'Hôtel Intercontinental où étaient descendus nombre de politiques et de diplomates, plusieurs centaines de manifestants hurlaient des slogans contre les déclarations du président iranien, pourtant encouragé dans ses diatribes anti-israéliennes par des dizaines de représentants des pays africains et asiatiques.

Les représentants et ambassadeurs de l'Union européenne ont quitté la salle lors de la tenue des propos insupportables de M. Ahmadinejad alors que l'ambassadeur de Suisse restait à son fauteuil ce qui fut très critiqué par la presse genevoise. Il est vrai que Barack Obama, le président américain, La chancelière allemande et d'autres avaient décidé, en amont, de boycotter la conférence.
S'il leur est impossible de cautionner une seconde ou une virgule du texte scandaleux, les progressistes doivent tout de même interpeller le gouvernement israélien sur son comportement à l'égard des Palestiniens, des Arabes israéliens, sur la poursuite de la construction du mur de séparation et le développement des colonies.

Il n'y aura de paix que si Palestiniens et Israéliens vivent dans des états aux frontières sûres et reconnues, si des échanges économiques ont lieu entre un pays développé, massivement aidé par les Etats-Unis et un pays en voie de développement où le taux de chômage bat des records, notamment dans la bande de Gaza.

La France doit jouer son rôle au sein de l'Union européenne, sans complexe, sans refus de l'histoire. On sait bien que derrière des questions de territoires se jouent l'accès à l'eau, la protection sécurisée des frontières (le Golan notamment) les terres agricoles, le droit à l'éducation, l'accès aux monuments religieux (à Jérusalem notamment). L'Union européenne subventionne largement l'Autorité palestinienne. De nombreux équipements financés par l'UE ont été détruits systématiquement par Israël...

Barack Obama semble vouloir rééquilibrer les relations des USA avec les parties en conflit. Est-ce de Benjamin Netanyahu, le nouveau premier ministre israélien allié à l'extrême droite, que la paix surgira ? En réalité, seuls les peuples eux-mêmes détiennent les clés de l'avenir. Si le mouvement pour la paix progresse sensiblement des deux côtés de la frontière, si mouvante et si dangereuse, il finira bien par gagner la majorité des opinions publiques locales et mondiales. A Genève, les Iraniens ont montré le bout de leur parapluie pointu et menaçant. En attendant qu'il devienne nucléaire, ce qui serait une autre paire de manches.

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