27 octobre 2008

La communauté urbaine de Rouen se ferait sans la CASE ?

Interrogé par un lecteur de Paris-Normandie, récemment, sur les raisons qui poussent Laurent Fabius à souhaiter la création d'une Communauté urbaine autour de Rouen, l'ancien Premier ministre a répondu : « La Communauté urbaine est un ensemble de communes rurales et urbaines qui se réunissent pour mener à bien des projets concrets au service des habitants. A partir de la Communauté de l’Agglomération Rouennaise qui compte 45 communes, notre projet consiste rassembler d’un côté l’Agglomération d’Elbeuf, de l’autre, les communes de Caux-Austreberthe, Seine-Austreberthe, ainsi que Le Trait et Yainville pour former un ensemble cohérent de plus de 500 000 habitants, un territoire qui sera l’un des tout premiers en France. Nous disposerons ainsi de moyens supplémentaires pour agir, nous réaliserons des économies d’échelle, nous exercerons un rayonnement économique et culturel plus fort. Mais il faut d’abord nous concerter les uns avec les autres, convaincre les élus que c’est l’intérêt de leur territoire et montrer aux citoyens que l’on conservera la proximité des services mis à leur disposition pour les transports, l’eau, les permis de construire, les déchets, etc... Par exemple, en matière d’eau, nous aurons une nouvelle capacité d’action grâce à cette communauté urbaine, cela devrait se traduire par une nette diminution des factures. De même, si on veut organiser davantage de liaisons par le bus, le train, le tram, sur ce territoire, c’est la voie à suivre car ce sont des projets réalisables seulement à l’échelle d’une communauté. »
En ne citant pas l'agglomération Seine-Eure, on constate que Laurent Fabius a tenu compte de l'opposition de principe du président de la CASE (communauté d'agglomération Seine-Eure) et du président du conseil général, Jean Louis Destans qui voit d'un mauvais œil l'agglomération rouennaise déborder sur son département. Jean Louis Destans souhaite que les socialistes de l'Eure fassent preuve de solidarité sur ces questions fondamentales pour l'aménagement du territoire. Dans la mesure où je ne suis pas élu, je ne dispose d'aucun moyen (ni tribune, ni vote) pour peser sur les choix du département. Que les membres élus de la majorité de gauche fassent preuve d'esprit collectif, on le comprend. Les militants doivent demeurer libres de leurs appréciations. Dès lors qu'il s'agit de prospective et d'intérêt général, le débat n'est pas illégitime. Je reste donc persuadé que les élus de l'agglomération Seine-Eure qui rejettent la communauté urbaine de Rouen ont tort. Je retiens cette phrase de Laurent Fabius : avec la communauté urbaine « Nous disposerons de moyens supplémentaires pour agir, nous réaliserons des économies d’échelle, nous exercerons un rayonnement économique et culturel plus fort. » Etudions au moins le dossier !
Laurent Fabius à Pont-Audemer lors de la visite de Martine Aubry. (photo JCH)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

En quoi, y a-t-il intérêt à faire des "machins" ? Restons proches des administrés. Les velléités du monde politique - big is beautiful - répondent-elles à l'exigence du service rendu ou à la volonté de contrôle ?

Se poser la question...

Jean-Charles Houel a dit…

La décentralisation a eu du bon et du moins bon. Elle a permis la constitution de «fiefs» avec des seigneurs très peu partageurs de leur pouvoir et de leur science. L'agglo de Louviers, avec ses 60 000 habitants est une minuscule pastille à l'échelle de la grande région normande. Quant à la proximité ? Personne ne connait les compétences des collectivités ! Le contrat d'agglomération de la CASE (73 millions d'euros) a été signé devant trente élus. Et la population ? Même pas informée, même pas invitée. Qui veut tout contrôler ? Les néo-hobereaux distributeurs de prébendes clientélistes !