La mobilisation a été payante. Une fois de plus, l'union des opposants aux nouveau fichier Edvige a démontré une force et une conviction qui ont ébranlé les certitudes du gouvernement. Soyons honnête : les interrogations d'Hervé Morin, celles de Rama Yade, de Florence Parisot et toutes les critiques venues de la gauche, des syndicats, des associations ont composé un mélange bigarré apte à faire s'interroger le président de la République sur la pertinence des choix de Michèle Alliot-Marie. Et pourtant ! Pourtant cette dernière et François Fillon étaient montés au créneau pour justifier l'injustifiable. Comment accepter le fichage de mineurs « susceptibles » de commettre un acte délinquant ? Comment accepter que tel ou telle voient apparaître sur sa fiche de police ses préférences sexuelles ou sa pratique religieuse ? Comment accepter que des libertés individuelles si fondamentales puissent être remises en cause par un fichage généralisé de triste mémoire.
Nicolas Sarkozy veut dépasser le cadre d'une circulaire et s'oriente vers le vote d'une loi discutée au parlement de manière contradictoire. C'est le bon sens même. Il a compris que le Conseil d'Etat, saisi de multiples recours ne pourrait pas laisser passer des mesures aussi impopulaires et contraires à toutes nos traditions. Il a compris que Michèle Alliot-Marie confondait principe de précaution et précaution de principe. La ministre de l'Intérieur, « première flic de France » n'est pas connue pour sa mansuétude ni pour son soutien indéfectible aux droits de l'homme. Elle devra pourtant mettre son mouchoir sur sa rigidité de pensée.
Les signataires de la pétition anti-Edvige (dont je suis) ne peuvent que se féliciter de ce recul du président-premier ministre qui prouve, une fois encore, qu'il est la vraie cheville ouvrière de la majorité actuelle, pour le pire ou pour le meilleur (parfois).
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