Nous apprenons la mort de Paul Lerebours à l'âge de 82 ans. Paul était un de nos amis. Il avait été professeur d'Anglais au lycée de Louviers et il avait cette qualité toujours appréciée chez les pédagogues de savoir mettre en perspective les textes qu'il faisait étudier. Homme de culture, esprit d'une finesse incroyable, il était un puits de science, un esprit plein d'humour, mais il avait aussi des convictions.
Ces convictions, il les mit au service du Parti communiste français et, devenu conseiller municipal de Louviers, fut malheureusement un des artisans de la rupture de la majorité d'Union des gauches qui, en 1969, coûta la mairie au docteur Ernest Martin. L'invasion de la Tchécoslovaquie, l'évolution des pays de l'Est et celle de l'URSS, l'amenèrent prgressivement à réviser son attachement pour le PCF qu'il quitta sans regrets. Il devint un électeur de gauche, sans illusion, mais avec la certitude chevillée au corps et à l'âme, que la droite ne peut faire avancer le progrès social avec sincérité.
Nous rencontrions souvent Paul Lerebours dans les rues de Louviers. Il aimait cette ville, sa ville, où il avait des amis qui aimaient chez cet homme une distance respectueuse, un langage magnifiquement ciselé, une approche intellectuelle des problèmes. Il voulait comprendre son époque et non pas la subir. Il voulait expliquer le monde et non pas en être une victime. Nous serons nombreux à regretter sa verve et son intelligence aussi vive que cruelle parfois qui en faisait un personnage précieux.
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