7 novembre 2023

Raquel Garrido, députée LFI, victime d'une purge mélencho-stalinienne

 

Raquel Garrido sur France 5. ©JCH

Chez les Staliniens, les vieilles habitudes ne meurent jamais. Quand vous n’êtes pas dans la ligne, vous êtes puni ou banni. Et parfois, dans le pire des cas, on vous trucide (1). Ainsi, depuis des décennies, les dirigeants de mouvements se réclamant peu ou prou de la tendance communo-stalinienne ont pris pour habitude de mettre en accusation ceux et celles qu’ils accusent de sortir de la ligne définie par «le bureau politique» souvent réduit à la parole d’un leader charismatique, parfois, et autoritaire, toujours. Il est évident que la majorité des mélenchonistes — les membres du clan — répondent à cette définition.

Ainsi, Mme Raquel Garrido, députée de Seine-Saint-Denis, qui a osé protester contre certaines positions et déclarations de Jean-Luc Mélenchon, ancien sénateur socialiste et ancien député de Marseille, et chef de LFI, vient de se voir mise au ban du groupe LFI de l’Assemblée nationale pour une durée de quatre mois. Ces quatre mois de pénitence vont l’empêcher d’intervenir au nom du groupe mais connaissant Mme Garrido, j’imagine que sa liberté de parole et de ton ne sera pas bridée notamment dans la salle des quatre colonnes du Palais Bourbon là où les journalistes interpellent les élus.

Quelle est la nature des reproches faits à Mme Garrido ? Elle est de ceux et celles qui exigent un respect de la démocratie interne et de la délibération collective. Elle dit tout haut ce que nombre d’adhérents de LFI pensent. Elle met en cause un fonctionnement pyramidal du groupe LFI au sein duquel seuls quelques privilégiés triés sur le volet ont le droit de s’exprimer ou de faire connaître des désaccords de ligne ou de programme. Mme Garrido n’est pas seule. Clémentine Autain, François Ruffin, Alexis Corbières ou Danièle Simonnet ont souvent considéré que la démocratie ne rime pas avec purge et que le parti ne se résume pas aux foucades et provocations du leader maximo.

Par ailleurs, il faut être bien naïf pour penser que la démocratie interne d’une association, d’un groupe, d’un parti ou d’un mouvement politique est un long fleuve tranquille. Les différences symbolisent la vitalité et la richesse à condition d’être d’accord sur les grands principes. Les positions et les déclarations récentes de Jean-Luc Mélenchon sur le Hamas (qu’il a refusé de qualifier de terroriste) ou les attaques personnelles contre Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, favorable, selon lui, au massacre à Gaza, ont choqué au Palais Bourbon mais aussi chez ceux qui luttent contre l’antisémitisme. Raquel Garrido, invitée de France 5, ce soir, a appuyé là cela fait mal. Elle a rendu publique une vision majoritaire chez les Français : Le 7 octobre fut l’œuvre criminelle de terroristes du Hamas et Israël doit mettre en place un cessez le feu toutes affaires cessantes. Pour sauver de nombreuses vies et pour tracer un chemin vers la paix.

(1) On n’en est pas là en France.

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