Thomas Guérin et Claude Cornu |
Pour évoquer « ce grand siège » de notre ville, la SED (Société d’études diverses de Louviers et sa région) avait invité Thomas Guérin, un Lovérien, surtout archéologue mais aussi historien particulièrement féru du Moyen-âge actuellement en fonction à Château-Thierry où il fait la preuve de ses compétences notamment au château. Il était déjà venu dans le cadre de la SED pour évoquer l’usage du drone. Je n’avais pas assisté à cette conférence, j’imagine que Thomas Guérin en avait justifié l’utilisation en matière de recherche archéologique.
L’épisode qui a rassemblé une belle salle ce samedi prend place en 1430-1431. Jeanne d’Arc est à Rouen prisonnière des Anglais et Louviers, sans être un site géostratégique au sens propre du mot, va devenir le lieu d’un siège de deux années débouchant sur la capitulation des Français face à l’armée de Jean Lancastre duc de Bedford, 3e fils du roi d’Angleterre et régent des possessions françaises. Louviers est alors la seule ville importante (4 à 5000 habitants) pouvant ouvrir la voie vers Rouen la Seine et le pays de Caux. Il n’est pas dans mes intentions de narrer dans ce billet le récit exhaustif de Thomas Guérin. Qu’on sache que les deux heures utiles à la compréhension du siège de Louviers ont permis au public d’apprendre que notre ville a joué un rôle dans la guerre de cent ans bien plus important que celui laissé dans la mémoire collective. Thomas Guérin n’hésite d’ailleurs pas à relier le sort des Lovériens à celui de Jeanne d’Arc brûlée vive à Rouen justement en 1431.
Ainsi, le siège de Louviers prend fin le funeste 24 octobre 1431, date du traité de capitulation des Français que les Anglais, contrairement aux us et coutumes moyenâgeuses, s’empressent de ne pas respecter. Ah la perfide Albion ! Elle mérite bien son nom. C’est ainsi que la démolition des fortifications de la ville est entreprise et qu’elle dure plusieurs années. Il en fallut cinq en effet pour les démolir et deux pour les reconstruire en 1441-1443. Les questions du public auraient pu nous emmener à la nuit tant Thomas Guérin est savant et prolixe. Quant à Jean-Pierre Auger, Jacques Normand, François Charmot, Gérard Prévost, et évidemment Claude Cornu, ils furent heureux de trouver en M. Guérin, un homme visiblement amoureux de Louviers et de son histoire.
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