11 octobre 2021

Zemmour favorable à la peine de mort : une raison suffisante pour ne pas voter pour lui

Le président de la République et Robert Badinter se sont retrouvés, récemment, au Panthéon, pour fêter le 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France ! On a peine à imaginer que la patrie des droits de l’homme était à la traîne alors même que les révolutionnaires des Lumières, d’abord, avec Condorcet, et plus tard, Victor Hugo, avaient exprimé leur volonté de voir supprimer cet acte barbare, déshonneur de la justice française.

François Mitterrand, ancien ministre de l’intérieur, à l’origine de plusieurs exécutions de militants algériens luttant pour l’indépendance, a regretté d’avoir manqué de lucidité lors d’une période troublée de notre histoire. En 1981 quelques semaines avant le premier tour de l’élection présidentielle, alors que les sondages indiquaient qu’une majorité de Français était favorable à la peine de mort, le candidat socialiste à la magistrature suprême se déclara hostile à la peine de mort. C’était assurément un acte politique audacieux.

Il n’était pas seul. Son ministre de la justice, Robert Badinter, avocat inlassable de l’abolition fut celui qui, au cours d’une séance mémorable, invita l’Assemblée nationale à l’approuver. Sur tous les bancs de de celle-ci, une importante majorité de député(e)s décida que la guillotine devait être reléguée dans les poubelles de l’histoire. Alors que de grandes démocraties (celle des Etats-Unis notamment) continuent d’appliquer ce châtiment inhumain, le nombre des pays décidant l’abolition s’accroît chaque année. Il ne reste plus guère que des dictatures ou des « démocratures » (comme la Chine) pour croire encore aux vertus pédagogiques de la suppression sociale de la vie ! En France, les adeptes de la peine de mort se recrutent surtout à l’extrême-droite. Notre appartenance à l’Union européenne et notre constitution ont sanctuarisé l’abolition. Mais Zemmour, toujours lui, se déclare ouvertement favorable au rétablissement de la peine de mort en France. S’il n’y avait qu’un mobile pour refuser de voter pour lui (s’il est candidat…mais il le sera bien un jour) ce serait bien suffisant.

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