2 mars 2021

Après la condamnation de Nicolas Sarkozy, la meute veut la peau du parquet national financier

A écouter les commentateurs de la vie politique et judiciaire, le jugement condamnant Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et le magistrat Alibert à trois ans de prison dont un ferme, est d’une sévérité inadmissible et bien la preuve que la justice est instrumentalisée. Comme ils ne reculent devant aucune énormité (Ivan Rioufol du Figaro est une vraie caricature) ils considèrent que ce qu’on reproche à Sarkozy et consorts relève de l’anecdote et du procès…d’intention. La faute à qui ? Au parquet national financier bien sûr ! Et les bons apôtres de nous vendre et revendre la nécessité de dissoudre le parquet national financier et ses procureurs à la petite semaine qui jettent aux orties un ancien président appelé à l’être à nouveau…Sauf que les juges du siège ne sont pas à la botte du gouvernement et encore moins à celle de M. Dupont-Moretti, ministre de la justice et ancien avocat dont on a retracé les fadettes dans un temps antérieur. Les trois juges du tribunal de Paris ont décidé en conscience de sanctionner l’homme qui a été le garant de l’indépendance de la justice sur laquelle il s’est assis brillamment avec la complicité de deux assistants.

 

Le PNF a été créé pour faire suite à l’affaire Cahuzac. L’ancien ministre a été condamné et il a payé (notamment pécuniairement) pour ses fautes. Depuis le PNF a épinglé des gens de gauche et de droite et notamment François Fillon que M. Rioufol absout a priori puisqu’on lui reprocherait simplement d’avoir accepté un costume en cadeau ! Pauvre Pénélope, un éminent journaliste du Figaro, sexiste ordinaire, ne pense même pas à la citer elle qui a bénéficié d’un emploi fictif à l’Assemblée quand son mari rêvait de l’Elysée. Les Fillon ont exploité…le filon des assistants parlementaires familiaux et ils n’ont d’ailleurs pas été les seuls à en bénéficier. Depuis, les règles ont été changées car elles choquaient légitimement les citoyens.

 

Revenons à Nicolas Sarkozy. Ses avocats ont fait appel par conséquent il demeure présumé innocent. Quant au parquet national financier, s’il ne tenait qu’à Monsieur Eric Zemour il serait rayé de la carte judiciaire en deux temps trois mouvements. Il fallait l’entendre palabrer hier soir sur Cnews, une chaine info qui a choisi une ligne éditoriale très  à droite, très anti-gauche, très anti ce qui ne plait pas à M. Zemour dont les démêlées judiciaires sont pléthore. Ceci expliquant cela. Il se dit que cet admirateur des dirigeants populistes aurait des velléités de candidature à la présidentielle de 2022. Outre qu’il gênerait celle de Marine Le Pen, il pourrait bien constater que le pouvoir des mots n’est pas celui des urnes. Eric Zemour ne remplit pas toutes les cases justifiant qu’il se lançât dans cette course. Il a du bagout, c’est un fait, mais le contenu de sa pensée est étroit et répétitif. Plaider contre les procureurs quand on en est un soi-même à la télé chaque soir en compagnie d’une claque silencieuse et patiente ne manquerait pas de sel.

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