7 novembre 2019

Sans surprise, François-Xavier Priollaud annonce qu'il est candidat à sa succession à la tête de la mairie de Louviers


Ce n’est pas à proprement parler un événement. François-Xavier Priollaud, maire de Louviers, a annoncé ce matin dans la presse locale qu’il est candidat à sa succession et qu’il concourra donc lors des prochaines élections municipales de mars 2020. Cette annonce était, comme je l’ai déjà écrit sur ce blog, attendue et prévisible. Il est rare, en effet, qu’un maire ayant accompli un mandat refuse d’en tenter un second. Lors d’un premier mandat, on doit assumer l’héritage de votre prédécesseur (bon gré, mal gré) préparer des projets nouveaux afin d’imprimer sa marque sur la gestion, mettre au point un programme d’investissements nouveaux démontrant le rôle et l’importance de la ville de Louviers dans le concert donné par l’agglomération Seine-Eure dont le centre de gravité se déplace au rythme des adhésions nouvelles. Et elles ne manquent pas.
La patinoire ? Une réalisation de l'agglomération.©JCH
En fait, bien des projets attribués à la gestion « lovérienne » par facilité ou manque d’informations, sont surtout des projets de l’agglomération. Ce fut le cas de CASEO (la piscine) c’est le cas de la patinoire et c’est bien évidemment le cas des travaux d’aménagement du centre-ville dont l’exemple caractéristique est la place Thorel. Comme François-Xavier Priollaud a le titre de vice-président de la CASE et les attributions qui vont avec, il est évidemment associé de près à l’avenir de toute la région lovérienne qu’il s’agisse des parcs industriels ou des équipements structurants. Sa vice-présidence à la Région Normandie ne peut non plus lui nuire. Cela c’est pour l’aspect institutionnel et administratif, un aspect qu’on ne peut d’ailleurs pas réduire à sa seule personne eu égard à un entourage solide qui lui permet de couvrir bien des champs de l’action locale.

Qu’en est-il de l’aspect politique ? Membre du MODEM après avoir été adhérent de l’UDI, François-Xavier Priollaud a rejoint le parti de François Bayrou sur les conseils d’Anne Terlez, première adjointe et militante centriste depuis des lustres. Rappelons que tous les deux s’étaient présentés au premier tour des municipales de 2014 sur des listes différentes et que l’union des droites et du centre parvint ainsi à battre la liste du maire sortant, Franck Martin.
Stratégiquement renouveler l’accord d’union, c’est aussi aujourd’hui un moyen d’éviter une candidature du député en Marche de Louviers (Bruno Questel) dont on voit d’ailleurs mal l’intérêt qu’il aurait à mettre les mains dans le cambouis lovérien. Devra-t-il apporter un soutien public à la liste Priollaud ? Sans doute mais pas maintenant. Autour de lui, FXP rassemble donc des militants de La REM, du MODEM et aussi des Républicains puisque M. Jubert semble avoir décidé de demeurer élu à Louviers. D’autres candidats, sans carte ou étiquette, se retrouvent dans l’offre du maire actuel. Bizarre attelage que celui-là mais pas exceptionnel en France puisque de nombreuses communes seront dirigées par des équipes « et de droite et de gauche. »

Si la situation à droite est décantée — j’exclus l’extrême-droite du Rassemblement national dont on sait le mépris qu’il parvient quand même à dissimuler à l’égard des classes moyennes —  le paysage de la gauche paraît encore aujourd’hui mal établi. Trois listes ont vocation à concurrencer FXP. Diego Ortega et Philippe Brun, deux têtes de listes rendues publiques, semblent prêts à s’unir dès le premier tour. Chacun, certes, doit montrer ses muscles pour arriver à la table de négociations en position de force. Mais comme une 3e liste, inspirée par d’anciens socialistes, veut aussi gouverner Louviers, voilà une équation pas très simple à résoudre pour ceux et celles qui se disent de gauche. Au soir du premier tour, si la division continue de régner chacun comptera ses suffrages, élément stabilisateur s’il en est, dans la mesure où il établit un classement propre à rendre intelligents les plus obstinés.

Il est remarquable enfin que les têtes de listes principales aient décidé de rendre publiques leurs intentions avant le mois de décembre. Une campagne électorale est une course de fond, il ne faut pas partir trop tôt et encore moins trop tard. Les Lovériens vont devoir s’habituer aux nouveaux visages et sans doute assister à des joutes que la démocratie exige. Our faire son choix, il y faut du temps et de la réflexion. Gageons que les directeurs de campagne vont faire preuve d’imagination pour intéresser les citoyens à cette élection majeure. Une part importante de leur mode de vie (culture, éducation, urbanisme, emploi…) dépend du choix qu’ils feront en mars prochain. Cela, il faut l’avoir constamment en tête.

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