Les parents de Vincent
Lambert se résignent. Leurs avocats ne déposeront plus aucun recours
judiciaires pour empêcher les médecins de leur fils, en état végétatif depuis
des années, de procéder à des soins palliatifs permettant à leur enfant de
mourir dans la dignité et sans souffrance. Il en aura fallu des recours, des
appels, des plaidoiries et des combats pour que la raison l’emporte et que l’épouse
de Vincent Lambert puisse entamer bientôt un deuil qu’elle aura attendu pendant
des mois et des mois.
Il est vrai que la décision
de la Cour de Cassation, réunie en séance plénière, et visant à empêcher tous
les recours judiciaires futurs, ne laissait plus aucun espoir aux parents de
Vincent Lambert. Ces derniers, catholiques intégristes, auront même fait appel
au Pape et à l’ONU, pour que Vincent continue d’être nourri artificiellement et
laissé dans un état d’inconscience flagrant…ce que contestaient, donc, des
parents enfermés dans leur subjectivité absolue et leur refus de prendre en
compte le monde réel. Certes, tous les parents sont interpellés dans une
situation de détresse compréhensible et irrationnelle. Imaginer la mort de son
enfant relève de l’impossible. Et pourtant. Il appartient à chacun d’entre nous
de faire son examen de conscience et de réfléchir au sens de la vie et donc au
sens de la mort. Une vie végétative, sans conscience évidente, sans autonomie
de pensée, sans poids sur son propre devenir, a-t-elle encore une signification
? L’entourage familial doit-il ignorer les souhaits individuels ? Voilà
pourquoi il est si essentiel que chacun, dans la plénitude de sa responsabilité
et de sa liberté, puisse opérer les choix qui guident sa vie et fasse connaître
ses volontés lorsque la maladie ou les accidents de la vie empêcheront tout
acte volontaire.
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