Je ne parviens pas à
comprendre. D’où vient la haine recuite de Jean-Luc Mélenchon à l’égard de la
presse. Quand il entend le mot journaliste, JLM ne sort pas son revolver mais
une litanie de critiques, de méchancetés le tout emballé dans un discours
violent destiné à blesser. Il était récemment l’invité de l’émission politique
de France 2 avec pour interlocutrice principale Léa Salamé. Cette
journaliste-animatrice n’est pas réputée pour être spécialement hostile à qui
que ce soit. On dit même d’elle qu’elle exerce son métier avec compétence et
une forme d’objectivité, l’objectivité réelle n’existant pas. Je ne suis pas
béat devant mon écran et une distance sied pour apprécier les morceaux de
bravoure des politiques. Car ne nous leurrons pas, s’ils acceptent de
participer à ces émissions, ils en connaissent les limites et les avantages.
Ce soir-là Jean-Luc
Mélenchon a été mis sur le gril, comme n’importe lequel des invités politiques.
Il est vrai que le style des journalistes de télévision a évolué. Plus
d’agressivité, plus de droit de suite, plus d’interpellations. Que je sache,
Jean-Luc Mélenchon n’est pas homme à se laisser manœuvrer ou duper. Il a une
très forte expérience de la politique et des débats. Il défend une idéologie
qui n’est pas la mienne mais elle a le mérite d’être cohérente, étayée,
charpentée. Je ne l’ai jamais vu être déstabilisé. Au contraire, c’est lui qui d’habitude
sème le trouble, parvient à confondre ses détracteurs qu’il humilie parfois. Souvent
d’ailleurs s’agissant de jeunes journalistes ou d’intervieweurs timorés et pas
assez cultivés.
Alors quoi ? Devra-t-on
se contenter de la chaîne Mélenchon (bientôt avec Gérard Miller) pour écouter
sa voix et entendre ses arguments ? Devra-t-il pour autant éviter toute
contradiction, toute mise en cause de ses propositions sous prétexte que ses
interlocuteurs ne sont pas des insoumis ? D’ailleurs le nom lui-même de
son mouvement exige qu’il s’y conforme en souhaitant que les citoyens, quel que
soit leur fonction, quel que soit leur place dans le débat, ne se soumettent à
aucun gourou, aucun diktat, aucun Dieu ni maître.
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