JLM hier dans les rues de Paris. (Maxnewsworld) |
On dit de Jean-Luc Mélenchon
qu’il est un tribun. Comme tout bon tribun, donc, il prépare ses interventions
publiques dans lesquelles il mêle politique, philosophie, histoire…s’attirant
ainsi les sympathies de tous ceux et toutes celles qui honnissent les
dirigeants actuels. Hier, face à des dizaines de milliers de manifestants
rassemblés contre les ordonnances modifiant certaines règles du code du
travail, Jean-Luc Mélenchon s’est livré à une attaque en règle contre celles-là sans omettre d’y ajouter les futurs textes sur les retraites ou la CSG, par
exemple, pour amplifier la protestation.
Macron ayant indiqué récemment
que « la rue ce n’est pas la démocratie », l’ancien candidat à l’élection présidentielle
chef de la France Insoumise a démontré qu’il n’avait toujours pas digéré une défaite
ressentie par lui comme une injustice en énumérant une liste de batailles que
la rue, justement, aurait gagnées. S’il a eu raison de citer le recul de de
Villepin sur le CPE, il a évidemment eu grand tort d’affirmer que « la rue
avait battu les nazis. » Certes, l’entourage de JLM, s’évertue, depuis cette
gaffe, à souligner que le chef des insoumis faisait allusion à la bataille de
Paris et la libération de la capitale. A aucun moment, il n’aurait eu l’intention
de placer le plan Juppé et les nazis sur le même…plan. Il n’empêche que les réseaux
sociaux sont encombrés de démentis, de mises au point, de rappel des faits
historiques soulignant la légèreté, pour le moins, d’un Mélenchon vindicatif et
parfois approximatif dans ces comparaisons qui, comme on le sait, ne sont pas
raison.
Pour autant, ne jetons pas le
bébé avec l’eau du bain. Si des milliers de Français descendent dans la rue
pour protester contre une politique, ils en ont le droit et, parfois, le
devoir. La manifestation de rue n’est, certes, pas la loi mais comme elle est
constitutionnelle et inhérente à l’expression démocratique, on ne peut
affirmer, comme le président « que la rue ce n’est pas la démocratie. » Il
aurait dû dire « ce n’est pas toute la démocratie. » Heureusement, en
2017, le dernier mot appartient encore aux assemblées élues qui tiennent compte, ou
pas, de ce qu’il se passe dans la rue. Si les citoyens sont mécontents,
ils détiennent le seul vrai outil d’expression : le bulletin de vote. Bien
sûr, il faut être patient et attendre les échéances. Cette vertu n’est pas mélenchonniste.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire