24 septembre 2017

« La rue a battu les nazis ». Jean-Luc Mélenchon maltraite la vérité historique.


JLM hier dans les rues de Paris. (Maxnewsworld)
On dit de Jean-Luc Mélenchon qu’il est un tribun. Comme tout bon tribun, donc, il prépare ses interventions publiques dans lesquelles il mêle politique, philosophie, histoire…s’attirant ainsi les sympathies de tous ceux et toutes celles qui honnissent les dirigeants actuels. Hier, face à des dizaines de milliers de manifestants rassemblés contre les ordonnances modifiant certaines règles du code du travail, Jean-Luc Mélenchon s’est livré à une attaque en règle contre celles-là sans omettre d’y ajouter les futurs textes sur les retraites ou la CSG, par exemple, pour amplifier la protestation.

Macron ayant indiqué récemment que « la rue ce n’est pas la démocratie », l’ancien candidat à l’élection présidentielle chef de la France Insoumise a démontré qu’il n’avait toujours pas digéré une défaite ressentie par lui comme une injustice en énumérant une liste de batailles que la rue, justement, aurait gagnées. S’il a eu raison de citer le recul de de Villepin sur le CPE, il a évidemment eu grand tort d’affirmer que « la rue avait battu les nazis. » Certes, l’entourage de JLM, s’évertue, depuis cette gaffe, à souligner que le chef des insoumis faisait allusion à la bataille de Paris et la libération de la capitale. A aucun moment, il n’aurait eu l’intention de placer le plan Juppé et les nazis sur le même…plan. Il n’empêche que les réseaux sociaux sont encombrés de démentis, de mises au point, de rappel des faits historiques soulignant la légèreté, pour le moins, d’un Mélenchon vindicatif et parfois approximatif dans ces comparaisons qui, comme on le sait, ne sont pas raison.

Pour autant, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Si des milliers de Français descendent dans la rue pour protester contre une politique, ils en ont le droit et, parfois, le devoir. La manifestation de rue n’est, certes, pas la loi mais comme elle est constitutionnelle et inhérente à l’expression démocratique, on ne peut affirmer, comme le président « que la rue ce n’est pas la démocratie. » Il aurait dû dire « ce n’est pas toute la démocratie. » Heureusement, en 2017, le dernier mot appartient encore aux assemblées élues qui tiennent compte, ou pas, de ce qu’il se passe dans la rue. Si les citoyens sont mécontents, ils détiennent le seul vrai outil d’expression : le bulletin de vote. Bien sûr, il faut être patient et attendre les échéances. Cette vertu n’est pas mélenchonniste.

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