Bernard Queysanne, Suzanne et Charlotte Lipinska. (photo JCH) |
Le banc de Maurice. La Seine
dans ce qu’elle offre de meilleur. Les amis et la famille. Le décor est planté.
Ce 11 septembre ne sera plus seulement la date des attentats de New York mais
le jour où aura été mis en terre un saule pleureur enrichi des cendres de celui qui a
eu la mauvaise idée de mourir.
Maurice Pons, assure Suzanne
Lipinska, n’aura pas passé une seule journée de sa vie au Moulin sans venir s’asseoir
quelques minutes sur le banc où il rêvait, méditait, imaginait les récits et
nouvelles dont nous, lecteurs, nous repaissons et enrichissons notre bagage émotif.
Quelle magnifique initiative
que de répandre les cendres de Maurice Pons au pied d’un arbre. Non seulement
elles contribueront à favoriser sa croissance mais, en plus, elles composeront à
jamais ces poussières d’étoiles bien cachées comme autant de petits signes
adressés de l’au-delà.
Pour rehausser la cérémonie,
Bernard Queysanne, le neveu de Maurice Pons, Suzanne et Charlotte Lipinska, ont
lu des extraits d’une nouvelle du recueil « Douce amère » et intitulée le
testament d’Agathe. Ce fut un vrai bonheur de réentendre la phrase, le style, l’humour,
le testament en un mot de Maurice si tant est qu’un écrivain vit pour l’œuvre qui
lui survit.
Les volontaires s’emparèrent
alors des pelles pour recouvrir de la terre andéenne les cendres du défunt et
permettre à l’arbre choisi de s’adapter au lieu magnifique des bords de Seine.
Il va sans dire que le choix d’un saule pleureur n’était pas dû au hasard. Car le
saule est un arbre « beau mais plein de mélancolie,
séduisant, très emphatique. Les amoureux des saules aiment tout ce qui est de bon
goût, ils aiment voyager, ils sont rêveurs, agités, capricieux, honnêtes, peut être
influencés. Ils ne sont pas faciles à vivre, sont exigeants, possèdent une bonne
intuition, souffrent en amour mais trouvent quelquefois un partenaire qui leur
sert de point d'ancrage. »
Je ne sais si cette description
colle exactement à la personnalité et au caractère de Maurice Pons. Qu’importe,
le fait est qu’il aimait les saules et que les pleureurs ne se consoleront
jamais de sa disparition.
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