La guerre
a été pour Pierre Mendès France une période cruciale. En septembre 1939, il est
mobilisé dans l’armée de l’Air et affecté au Levant, où il obtient son brevet
d’officier observateur. C’est au cours d’une permission en France qu’il apprend
l’offensive allemande du 10 mai. Aussitôt il demande à être envoyé sur le front
pour se battre. Mais il lui faut pour cela effectuer un stage de formation sur
les appareils en service et, dans la débâcle générale, ce n’est que le 10 juin
qu’il est muté à l’école d’observateurs de Bordeaux-Mérignac.
Lorsqu’il
y arrive le 19 juin, celle-ci vient de se replier au Maroc. C’est donc pour
rejoindre son unité qu’il embarque le 21 juin sur le Massilia, en même temps
que d’autres parlementaires. Mais, au cours de la traversée, les passagers
apprennent la signature de l’armistice. Dès lors le gouvernement de Vichy va
mettre à profit cet épisode pour discréditer les hommes de la IIIe République,
en présentant les parlementaires qui ont pris ce bateau pour des fuyards et
ceux d’entre eux qui étaient mobilisés pour des déserteurs. Mendès France est
ainsi arrêté, transféré à Clermont-Ferrand et, le 9 mai 1941, au terme d’un
procès qui n’est qu’une parodie de justice, condamné pour désertion à six ans
de prison. Dès le rejet de son pourvoi, il s’évade le 21 juin et, après
quelques mois de vie clandestine, rejoint Londres en février 1942 pour
s’engager dans les Forces aériennes françaises libres et reprendre le combat.
Rédigé en
1942 et publié en 1943 à New-York, « Liberté, liberté chérie » est un
témoignage capital sur l’épreuve subie par l’auteur et sur la situation de la
France au lendemain de l’armistice. Pierre Mendès France y raconte son départ pour
le Maroc, son incarcération, son procès, son évasion rocambolesque. Mais, à
partir des observations qu’il a pu recueillir au cours de ses mois d’errance
avant son départ pour l’Angleterre, il brosse aussi un tableau fidèle des
difficultés de tous ordres que rencontrent les Français dans un pays asservi et
de l’évolution des esprits face à la politique de collaboration entre Vichy et
l’occupant.
Les
éditions Demopolis ont procédé en 2015 à une édition de la version intégrale
livre, avec le soutien de l’Institut Pierre Mendès France et de la Fondation
Jean Jaurès. Le texte est accompagné d’une introduction et de notes de
l’historien Vincent Duclert et comporte en annexe de nombreux documents écrits
et iconographiques. Postface de Denis Salas (haut magistrat) Président de
l’Association française pour l’histoire de la justice : spécialiste des années
noires de la Justice Française.
C’est à la
présentation de la nouvelle édition de cet ouvrage que la Société d’Études
Diverses de Louviers, en association avec la Fondation Jean Jaurès et
l’Institut Pierre Mendès France, consacre la première de ses conférences
mensuelles de l’année 2016-2017. Vincent Duclert, chercheur au Centre d’études
sociologiques et politiques Raymond Aron (EHESS) et inspecteur général de l’Éducation
nationale, et Éric Roussel, auteur d’une biographie de référence, apporteront
leur éclairage d’historiens sur la période évoquée dans le livre et la
personnalité de Mendès France.
Samedi 24
septembre 2016, 16 heures
Hôtel de ville de Louviers, salle Pierre Mendès France
Conférence-débat sur le livre de Pierre Mendès France « Liberté, liberté chérie ». Avec la participation de
– Vincent Duclert, historien, chercheur au Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron (EHESS)
– André Azoulay, président de l’Institut Pierre Mendès France
– Éric Roussel, historien et biographe de Mendès France
Hôtel de ville de Louviers, salle Pierre Mendès France
Conférence-débat sur le livre de Pierre Mendès France « Liberté, liberté chérie ». Avec la participation de
– Vincent Duclert, historien, chercheur au Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron (EHESS)
– André Azoulay, président de l’Institut Pierre Mendès France
– Éric Roussel, historien et biographe de Mendès France
Entrée
libre
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