18 mai 2016

Quelques réflexions au débotté : Trump-Clinton, le dopage en Russie, l'affaire Baupin fait des vagues, Arnaud Montebourg, le perdreau de l'année, National-socialisme en Autriche, hémorragie au PS…


Si j’ai bien compris la campagne électorale américaine, Donald Trump utilise de l’essence sans plomb (quoique…) et Hillary Clinton plutôt du Diesel. L’un fait la course en tête et largement chez les Républicains, l’autre mène sans écraser son rival, Bernie Sanders, dans la course à l’investiture démocrate. Telle que l’épreuve se dispute, on ne voit ce qui pourrait empêcher le magnat de l’immobilier d’affronter l’ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama.
Avec Trump on est servi. Les musulmans ? Dehors ! Le Mexique ? On construira un mur ! L’Europe ? Qu’elle se démerde ! La Russie ? Poutine est un bon partenaire…de discussions. Même protectionnisme, même forme de nationalisme…Même si Hillary Clinton ne déchaine pas l’enthousiasme, elle semble  d’assez loin la meilleure pour faire face aux défis de notre époque. Elle vient même d’approuver le vote du Sénat permettant d’enquêter sur le rôle du pouvoir saoudien dans les attentats du 11 septembre. Cela ne fera pas plaisir au roi. Mais servira peut-être la vérité…

Le président du CIO, comité international olympique, publie un texte dans le Monde dans lequel il exprime sa colère, ses ressentiments à l’égard de la politique de dopage systématique utilisée en Russie. Il a demandé que tous les flacons des JO d’hiver de Sotchi soient systématiquement analysés. Il promet disgrâce, interdiction à vie, sanctions pénales et financières à l’égard de tous ceux qui faussent les compétitions et poussent au crime.
Il annonce que les JO de Rio vont devoir se priver de la présence de dizaines d’athlètes pris la main sur la seringue ou autre outil destiné à tromper la vigilance des médecins et contrôleurs. Il évoque même dans son texte une pluralité de fédérations sportives et pas seulement telle ou telle spécialité.
Il était temps que les principaux dirigeants du sport mondial sortent les crocs. Certes, les tricheurs ont souvent un temps d’avance et utilisent des méthodes et moyens nouveaux non détectables aujourd’hui. Mais le temps plaide pour des sanctions même avec retard.

L’affaire Baupin continue de faire des vagues. 17 anciennes ministres, de droite et de gauche, ont signé un texte dans le Journal du Dimanche dans lequel elles déclarent qu’elles ne se tairont plus. Victimes, elles-mêmes, de réflexions graveleuses ou de commentaires lourds, ces anciennes ministres se sont tues trop longtemps pour ne pas nuire à leur carrière dans leur parti ou tout simplement parce qu’elles ne souhaitaient pas être humiliées publiquement . Elles veulent donc libérer la parole des milliers de femmes qui, au travail ou ailleurs, sont les cibles de prédateurs « Gaulois ». Cela va du harcèlement à l’agression ! Selon elle, la culpabilité doit donc changer de camp et cela commence par le refus de l’omerta.
Les hommes aussi ont leur mot à dire. Au-delà des inévitables blagues salaces des groupes amicaux rassemblés pour X raisons, il appartient à tout un chacun de protester contre le laisser aller d’une parole qui pour être libérée, celle-là, n’en est pas moins scandaleuse.

Arnaud Montebourg se présente comme un perdreau de l’année. Celui qui est resté célèbre pour sa fameuse phrase au Grand journal de Canal plus : « le plus gros défaut de Ségolène Royal c’est son compagnon » n’a pas hésité à appeler à voter pour François Hollande au second tour de la primaire de la gauche en 2011. Martine Aubry a conservé un très mauvais souvenir de ce désistement quelque peu calculé.
Idem pour l’union avec Manuel Valls afin d’obtenir le départ de Jean-Marc Ayrault de ses fonctions de Premier ministre. Arnaud Montebourg n’inspire pas la confiance. Qu’il ait des velléités d’apparaître comme un candidat crédible à la gauche de la gauche ne doit pas nous faire oublier ses différents engagements à géométrie variable.

François 1er, le pape, prèche pour sa paroisse est c’est bien normal. Il est dans son rôle. Quand il affirme que la France pratique une laïcité excessive, il rejoint certains prêcheurs de l’Islam lesquels eux aussi trouvent à redire à cette laïcité neutre de l’Etat. J’ai l’impression que ces pontes religieux n’ont pas bien compris le sens du mot laïcité et encore moins la vocation de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat.
Il ne s’agit pas de nier le droit de croire en un Dieu quel qu’il soit ou d’avoir une foi. Il s’agit de permettre à chacun, dans la sphère privée, d’exercer son culte mais de faire preuve de distance dans la sphère publique où se côtoient tous les catholiques, les juifs, les musulmans, les athées, les agnostiques, les libres penseurs…sans préférence aucune. C’est la force et l’originalité de notre république. Il n’y a pas, en France, de religion d’Etat ni de grand prêtre favori. Le pape a donc tort de critiquer notre laïcité exemplaire. 

Dimanche prochain, les Autrichiens vont élire le président de leur République au cours d’un second tour à grands risques. Car il y a malheureusement de fortes chances pour que le vainqueur soit un membre de l’extrême droite. L’histoire de ce pays ne plaide pas en sa faveur. Mais comme des socialistes gèrent une région avec le parti national socialiste, on marche sur la tête dans un pays de l’Union européenne justement créée pour éviter que des apprentis fascistes soient au pouvoir. L’Union européenne nous a apporté la paix, la croissance économique et une démocratie avancée. Le fait même que des nationalistes populistes puissent être élus est une entorse grave aux valeurs portées par la majorité des pays de l’Union. Les Hongrois, les Polonais avec la droite extrême…et maintenant l’Autriche avec l’extrême-droite. Marine Le Pen se frotte les mains.

Le PS perd-il autant d’abonnés que Canal Plus ? Non pas. La chaîne cryptée, depuis que Vincent Bolloré préside à ses destinées a perdu 190 000 abonnés. Il paraît que Maïtena Biraben ne convainc pas. Le départ de Yann Barthès et de son équipe du Petit Journal ne va rien arranger. Au fait, Barthès sur TF1, c’est un gag ou quoi…
Le PS, quant à lui, subit également une hémorragie importante. Des militants ayant plusieurs décennies au compteur ne s’y retrouvent pas et quittent ce parti ou le contestent de l’intérieur façon frondeur. La déchéance de nationalité, d’abord, la loi El Khomry, ensuite, cela fait beaucoup de couleuvres à avaler pour des militants de gauche. Certes, M. Leroux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, souhaite que François Hollande en reprenne pour cinq ans. Il considère qu’à gauche, il n’y a pas d’autre choix. Mais les électeurs jugent les faits et le bilan, pas les formules du genre « cela ne pas très bien mais cela va mieux. » C’est ce qu’on dit aux mourants. La France n’est pas au bord de la catalepsie. Le bilan de santé n’est pourtant pas au mieux. Cela pourrait être pire, non ? Avec Sarkozy par exemple ?


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