Les Travaillistes
britanniques, en votant contre l’intervention en Syrie sollicitée par David
Cameron, avaient en tête, dit-on, le mauvais souvenir laissé par Tony
Blair lorsqu’il décida de soutenir le président Bush Junior en Irak. Les armes
de destruction massive n’ayant existé que dans la tête des faucons de l’USArmy,
c’est bien un marché de dupes qui fut passé avec le peuple des îles pour
justifier l’envoi d’avions, de tanks et des troupes contre Saddam Hussein.
S’agissant de l’agression
chimique…des armées de Bachar Al Assad ( ?) il y a de fortes présomptions
contre elles, ce bombardement étant « justifié » par l’avance des « rebelles »
prêts à couper la route de Damas à certaines forces loyalistes…L’enquête des
inspecteurs de l’ONU — dont les résultats demanderont quelques semaines —
semble d’ores et déjà prendre en compte la réalité des dommages corporels du
bombardement du 21 août dernier. A la question de savoir, à 100 %, qui est à l’origine
de ce crime de guerre, il faudra donc attendre encore un peu même si Les
services de renseignements occidentaux assurent à 99 % que Al Assad est le
donneur d’ordres.
La décision du parlement d’Outre-Manche
n’empêchera pas, dixit François Hollande aujourd’hui dans « Le Monde » la France
de faire ce qu’elle jugera bon de faire. Il est même possible que des missiles
français auront été tirés (sur quoi ? Sur qui ?) avant que le
Parlement français ait débattu (sans vote) d’un éventuel engagement de nos
forces armées.
Les sondages — mais ce ne
sont pas les sondages qui gouvernent — effectués dans les pays européens et aux
États-Unis démontrent qu’une importante majorité des populations est hostile à
une intervention en Syrie. Pourquoi ? Parce que ces populations craignent
que le départ du dictateur n’amène au pouvoir d’autres dictateurs, plus barbus
et plus fanatiques encore. Les exemples égyptien, tunisien et libyen n’incitent
évidemment pas à l’optimisme. Car le chaos et les militaires sont partout et la
démocratie nulle part.
Faut-il ne rien faire ?
Sûrement pas. Si Al Assad est à l’origine démontrée de l’agression chimique, il
faudra sévir contre lui, son régime, ses suppôts. Il faudra donc renforcer les
mesures économiques, financières, politiques qui étouffent peu à peu le régime oppresseur
du dictateur syrien. Il faudra aider la rébellion laïque, même en lui
fournissant des armes ( !) Il faudra surtout convaincre les Russes (dont
les télés et radios diffusent maintes fausses nouvelles) de la nécessité de
mettre fin aux exactions d’un régime corrompu, barbare et brutal.
Une seule solution donc :
une rencontre de tous les protagonistes à Genève. Un paradis fiscal, certes,
mais aussi la ville de tous les compromis.
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